Les six projets éoliens retenus par Hydro-Québec pour augmenter ses approvisionnements en électricité généreront des investissements importants estimés entre 2 et 3 milliards d’ici deux ans pour la construction de centaines d’éoliennes dans l’est du Québec.

L’Alliance de l’énergie de l’est, un regroupement de 209 communautés de l’est du Québec, a vu trois de ses projets de parcs éoliens retenus par Hydro-Québec.

C’est une excellente nouvelle, a commenté Michel Lagacé, président de l’Alliance de l’énergie de l’est, qui avait soumis en tout six projets lors d’un appel d’offres lancé par Hydro-Québec pour accroître ses approvisionnements en électricité.

Hydro-Québec a choisi sept projets parmi les 24 soumissions reçues, pour un total de 1300 mégawatts.

Un des projets retenus vient d’Hydro-Québec elle-même, qui fournira 159 mégawatts produits par ses centrales existantes. La société d’État sera aussi pour la première fois copropriétaire d’un parc éolien, en partenariat avec l’Alliance de l’énergie de l’est et EDF dans un projet de 270 mégawatts situé dans la région de Madawaska, près de la frontière du Nouveau-Brunswick.

Cet investissement direct dans un projet éolien est une nouvelle avenue de développement pour Hydro-Québec, selon son porte-parole Maxence Huard-Lefebvre. « Il s’agit d’une opportunité de générer des revenus additionnels à partir de projets éoliens, comme avec nos actifs de production », a-t-il expliqué.

L’Alliance de l’énergie de l’est, partenaire d’Hydro-Québec dans ce projet et promoteur de deux autres projets retenus, construira trois parcs éoliens totalisant 800 mégawatts.

Ces trois projets nécessiteront des investissements de 2 milliards, selon le président de l’Alliance, Michel Lagacé. C’est beaucoup d’argent pour les villes et les petites communautés du regroupement, convient-il, mais la dette sera répartie entre l’Alliance et ses partenaires privés comme Vestas et EDF, les constructeurs d’éoliennes qui sont parties aux soumissions.

Innergex, dont le projet éolien en partenariat avec la communauté mi’gmaq de la Gaspésie a été retenu, estime que l’investissement pour construire le parc de 102 mégawatts sera de 277 millions.

L’énergie des projets retenus devra être disponible en décembre 2026.

De l’électricité à 6,1 cents le kilowattheure

Les sept projets retenus par Hydro-Québec fourniront de l’électricité à un coût moyen de 6,1 cents le kilowattheure, un prix qui n’inclut pas le transport et la distribution de l’énergie jusqu’au consommateur. C’est deux fois plus élevé que le coût moyen des centrales existantes d’Hydro-Québec, qui est d’environ 3 cents le kilowattheure.

Tous les projets retenus sont des projets éoliens, à l’exception de celui d’Hydro-Québec qui fournira 159 mégawatts de ses centrales existantes.

C’est la preuve que l’énergie éolienne est une technologie mature et celle qui peut le mieux répondre à la demande actuelle pour de l’énergie renouvelable, estime Gabriel Durany, président-directeur général de l’Association québécoise de la production d’énergie renouvelable (AQPER).

Un seul projet solaire avait été soumis, celui du Groupe Stace à Matane, qui n’a pas été retenu. Deux autres projets de petites centrales ont aussi été écartés.

Le prix nécessaire pour rentabiliser un projet éolien, autour de 6 cents le kilowattheure, stable depuis quelques années, ne peut plus descendre beaucoup plus bas, selon le président de l’AQPER.

En fait, étant donné que tout a augmenté au cours des derniers mois, le prix moyen de 6,1 cents le kilowattheure que paiera Hydro-Québec signifie que l’énergie de source éolienne est de plus en plus avantageuse en comparaison des autres sources de production, dit-il.