Pas moins de 137 millions pourraient être versés à SpaceX par le gouvernement Legault pour assurer l’accès à l’internet haute vitesse dans les régions mal desservies au Québec. Québec donne le feu vert à une nouvelle subvention à l’entreprise fondée par le célèbre entrepreneur Elon Musk.

Selon un récent décret gouvernemental, jusqu’à 15 000 trousses de Starlink pourraient être acquises par l’État québécois. Rien n’a encore été dépensé pour le moment, affirme Gilles Bélanger, adjoint parlementaire du premier ministre, volet internet haute vitesse.

« C’est une entente où l’on paie à l’unité, explique-t-il, en entrevue téléphonique. Cela revient à un prix d’environ 2000 $ par branchement. On a eu un prix vraiment intéressant. C’est une technologie qui fonctionne bien. »

Un reportage de La Presse diffusé en novembre dernier témoignait cependant des ratés de cette solution de rechange. Des résidants déploraient que le service par satellite ne fonctionnait pas partout.

Le gouvernement Legault s’est tourné vers SpaceX et sa constellation de satellites de télécommunication à basse orbite il y a un peu plus d’un an dans la foulée de son engagement à offrir l’internet haute vitesse dans les régions mal desservies.

Les subventions à SpaceX

  • 89 millions en mai 2022
  • 21,6 millions en juin 2022
  • 26,3 millions en mars 2023
  • Total : 136,9 millions

Un peu plus de 10 000 foyers étaient concernés. Une option de 21,6 millions avait été activée quelques mois plus tard pour 5000 foyers orphelins supplémentaires. Il s’agit d’endroits où la facture de raccordement à un réseau filaire était jugée trop salée.

Pour ces ménages, l’État paie la trousse de Starlink (750 $, taxes non comprises), le résidant doit assumer sa livraison (environ 75 $) et son installation (que certains citoyens effectuent eux-mêmes). Québec fournit aussi un soutien financier de 40 $ par mois, pour ramener l’abonnement mensuel à 100 $. Sur son site web, la filiale canadienne de l’entreprise offre des promotions. Par exemple, la trousse de départ peut être acquise pour environ 350 $.

Ce service par satellite peut offrir un débit de 100 mégabits par seconde (Mbit/s) de téléchargement, et ce, alors qu’une connexion est considérée comme à haute vitesse à partir de 50 Mbit/s.

Demande supérieure aux prévisions

La demande a été plus vigoureuse que prévu au départ, explique M. Bélanger. Un autre élément a également incité le gouvernement Legault à débloquer 26 millions supplémentaires : le service de Starlink est désormais offert au nord du 57e parallèle.

« On s’est dit que nous pouvions utiliser nos stocks [les trousses] pour brancher tous les Québécois jusque dans les communautés dans le nord, mais on manque de trousses, affirme le débuté d’Orford. Nous aurons également des trousses pour des foyers actuellement jugés non admissibles. »

M. Bélanger laisse entendre que des petites et moyennes entreprises, comme des pourvoiries, pourraient éventuellement avoir accès à un coup de pouce financier gouvernemental pour avoir accès au service offert par Starlink

« Est-ce qu’on va les subventionner ? Leur donner un rabais ? Nous n’avons pas encore défini cela pour le moment. »

La subvention de 26,3 millions avalisée par le Conseil des ministres doit s’échelonner sur quatre ans. Plus de la moitié de la somme risque d’être déboursée avant la fin de l’exercice financier en cours, qui se terminera le 31 mars 2024. Selon M. Bélanger, il devrait s’agir de la dernière subvention destinée à SpaceX.

Québec avait budgété 1,3 milliard pour accélérer le branchement des régions éloignées.

Lisez l’article « Des retards et des ratés »
En savoir plus
  • 250 000
    Nombre de foyers québécois qui n’avaient pas accès à l’internet haute vitesse quand l’offensive gouvernementale a été lancée en 2021
    Source : gouvernement du Québec