Nous vous avons demandé ce qui vous inciterait à retarder votre retraite ou à poursuivre le travail à temps partiel. Voici un aperçu des nombreuses réponses reçues.

Prolonger la jeunesse

J’aurai 75 ans dans quelques mois et je travaille depuis 15 ans à raison d’environ 20 heures par semaine depuis mon départ à la retraite à l’âge de 60 ans. J’ai travaillé 10 ans dans le transport scolaire, puis chez un traiteur scolaire, et aujourd’hui chez un maraîcher. Je travaille pour maintenir un bon réseau social et pour donner un sens à ma vie quotidienne. Je gagne assez pour gâter mes enfants et petits-enfants et je n’ai pas l’impression de tout redonner à l’impôt, comme on me le demande souvent.

Je vais vous surprendre, mais ma plus grande difficulté a été ma faible maîtrise de l’anglais, ce qu’exigent maintenant presque tous les employeurs montréalais même pour des petites « jobs » au salaire minimum. L’autre difficulté, il n’existe pas de sites d’offres d’emploi vraiment performants destinés aux chercheurs d’emploi de 60 ans et plus.

Selon moi, en travaillant je ne prolongerai peut-être pas ma vie, mais j’ai la sensation, quand je pars le matin au boulot, de prolonger ma jeunesse.

Gaétane Tinchon

Expérience perdue

À la retraite à 61 ans et depuis un an et demi, plusieurs de mes collègues et moi avons manifesté le désir de continuer à temps partiel, mais la convention collective ainsi que le syndicat ne nous le permettaient pas. Tant d’expérience perdue…

Guylaine Godbout

Payer la pénalité

J’étais enseignant dans le secteur public et je suis parti épuisé deux ans avant ma pleine retraite avec une pénalité de 4 %. Je serais motivé à revenir si je pouvais continuer à payer du fonds de pension et récupérer les 4 % que j’ai perdus.

Normand Bergeron 

Flexibilité, un atout

Pour ma part, si on m’offrait du temps partiel dès maintenant, c’est-à-dire à quelques années de la retraite alors que l’énergie diminue et que le besoin de souplesse dans l’horaire est un facteur qui motive l’arrêt de travail, ça changerait tout ! Je pourrais vraiment envisager de rester plus longtemps dans mes fonctions.

Chantal Laporte

Problème de pénurie

Un des problèmes majeurs pour moi est le taux d’imposition. Si on veut vraiment régler le problème de main-d’œuvre, il faut réduire ce taux qui décourage le retour au travail. Je suggère ce qui suit : pour un travailleur qui touche déjà un revenu de pension, pourquoi ne pas scinder l’imposition de sa rente et de son revenu de travail ?

Exemple : je retire une pension de 50 000 $ que l’on impose au taux prévu. Je touche un revenu de travail de 40 000 $ (en travaillant deux ou trois jours par semaine), la première tranche de 30 000 $ ne serait pas imposable et l’excédent, donc 10 000 $, serait imposé au taux prévu.

En ce moment, on m’impose sur un revenu total de 90 000 $ ; je dois payer beaucoup trop d’impôt et ça n’en vaut vraiment pas la peine si on considère toutes les dépenses liées à un emploi, telles que voiture, essence, assurances, vêtements, etc.

Je crois sincèrement que les gouvernements ne sont pas sérieux et proactifs pour régler le problème de la pénurie de main-d’œuvre.

Yves Malo

Côté social

Je suis une retraitée active dans le milieu du travail. Je suis retournée avec un contrat pour mon employeur pour aider socialement avec la pénurie criante de personnel. Une des raisons importantes, mis à part le côté pécuniaire non négligeable, c’est le côté social et le fait de se sentir utile. À la retraite, on a énormément de temps libre.

Tant que j’aurai du plaisir avec les gens que je côtoie et que le stress sera moindre que celui de l’emploi que j’occupais initialement, j’y serai. Je suis en télétravail en mode hybride à temps complet. Bien entendu, il faut que la santé suive aussi et que les conditions de travail soient accommodantes !

Mireille Boulanger

Améliorer la santé

Les crédits d’impôt offerts par Québec sont ridiculement bas, à la limite insultants.

Si on veut favoriser un maintien partiel en emploi – ou un retour – des retraités, il faut offrir davantage sur le plan de l’impôt. Travailler à temps partiel, avec une rémunération suffisante qui ne soit pas grugée par l’impôt, permet d’améliorer les conditions de vie des retraités financièrement, mais aussi leur santé. L’activité et la socialisation sont deux facteurs importants pour garder une bonne santé et, ainsi, diminuer les dépenses médicales. Le ministre des Finances devrait tenir compte de ce facteur dans ses calculs pour favoriser le travail à temps partiel des retraités.

Christine Besson

Bénévolat

Je suis à la retraite depuis deux ans, je suis en forme et active. J’ai un bon revenu de retraite et le besoin financier n’est pas ma motivation, mais j’aimerais tout de même un emploi pour être utile à la société. Actuellement, je fais du bénévolat.

J’accepterais de retourner au travail si je pouvais m’absenter lorsque mes petits-enfants ont besoin de gardiennage et aussi pour un voyage (ce que le bénévolat me permet de faire).

Sylvie Létourneau