Tous les vendredis, une personne de la communauté des affaires se dévoile dans notre section. Cette semaine, Geneviève Bouthillier, vice-présidente à la Caisse de dépôt et placement du Québec, responsable des participations dans les moyennes entreprises privées, répond à nos questions.

Quelles sont votre meilleure et votre pire habitude ?

J’ai la très mauvaise habitude de toujours regarder mes courriels et mes textos. À part quand je dors, je regarde toujours mon téléphone. La contrepartie, et c’est la bonne habitude, c’est que je suis curieuse.

Que faites-vous quand vous avez besoin de trouver une idée ?

Je fais le ménage. La maison y passe au grand complet. Je ramasse, je classe, et à un moment donné, il y a quelque chose qui émerge dans l’action. Si je reste immobile, il n’y a rien qui va arriver.

Comment vous débranchez-vous ?

C’est un défi pour moi de décrocher. C’est quelque chose que je veux apprendre à mieux faire. Je lis, et pas des rapports financiers, des livres. Et j’investis aussi beaucoup dans mon cercle d’amis et ma famille. Passer du temps avec les gens que j’aime, c’est quelque chose qui me ressource et qui est primordial.

Quel conseil êtes-vous heureuse d’avoir ignoré ?

Celui des gens qui disent qu’il faut travailler sur nos faiblesses. De travailler fort pour corriger quelque chose. Oui, mais je préfère beaucoup la philosophie qui dit de travailler sur nos forces. Se mettre dans une position pour que nos forces soient appréciées. Des faiblesses, on en a tous. En s’entourant de gens qui n’ont pas les mêmes faiblesses que nous, on peut aller plus loin et on va être plus heureux.

Y a-t-il un moment où votre carrière a basculé ?

Au début de ma carrière, j’étais en entreprise. J’ai travaillé chez Bell, chez Vidéotron. Quand j’ai découvert l’envers, le côté investisseurs, qui eux peuvent accompagner plein d’entreprises, là, j’ai trouvé ma place. Le côté accompagnement, chaque entrepreneur a son histoire et ses valeurs. J’ai décidé d’y consacrer ma carrière.

Au bureau ou à la maison ?

J’aime beaucoup le mode hybride. Je trouve que c’est un très bel équilibre. C’est important d’être au bureau pour l’esprit d’équipe et la collaboration. Mais une journée ou deux à la maison où on peut vraiment se concentrer, je trouve ça fantastique. En même temps, ceux qui sont 100 % en télétravail manquent quelque chose. Surtout pour les plus jeunes, qui apprennent beaucoup par l’émulation, par les questions que l’on pose devant la machine à café.

Quelle activité physique faites-vous ?

Pas assez. Mais je marche énormément et j’en profite pour écouter toutes sortes de balados. Je suis très curieuse, donc la psychologie, la politique, il y a plein de choses qui m’intéressent. J’essaie d’apprendre l’espagnol aussi, avec plus ou moins de résultats, mais ça va venir.

Avez-vous trouvé un équilibre entre le travail et la famille ?

Je ne crois pas à l’équilibre travail-famille. Je pense qu’on est toujours un peu en déséquilibre d’un bord ou de l’autre, mais en général, oui, je garde un équilibre. Être toujours en équilibre, non. Il y a des moments où on travaille plus. Mais je pense que j’ai trouvé une pas pire façon de gérer ça.

Quelle est votre plus belle erreur ?

J’avais fait une demande en droit et en finances à l’université et j’ai manqué la date pour le droit. Alors je me suis dit : je vais aller en finances. Mais je pense que j’aurais été heureuse en droit.

Avez-vous ou avez-vous eu un mentor ?

Je n’ai jamais eu de mentor, mais j’ai eu la chance d’avoir des patrons inspirants, comme Geneviève Morin [présidente de Fondaction], et des femmes qui font de la finance avec leur tête, mais avec leur cœur aussi. Ça m’a beaucoup inspirée. J’ai eu cette chance-là.

Qui est Geneviève Bouthillier ?

Vice-présidente à la Caisse de dépôt et placement du Québec, Geneviève Bouthillier est responsable des participations de la Caisse dans les moyennes entreprises privées du Québec qui ont des projets de croissance. Spécialisée en finance, elle gère, avec son équipe d’une vingtaine de personnes, un portefeuille de plusieurs milliards de dollars.