Ne cherche pas la confiance à l’extérieur de toi-même, sinon tu seras toujours inquiet. C’est à Jean Guitton que l’on doit cette formule rayonnante. Une phrase riche, affirmative et concise que l’on fait vivre dans sa tête et qui devient, une fois bien mûrie, une grande règle de vie.

Cette phrase nous enseigne d’abord qu’il faut apprendre à se libérer du conformisme social et à faire confiance à son jugement, surtout dans un environnement de faible soutien de son entourage. Cette phrase nous prépare aussi à savoir réagir aux nombreux commentaires et au feedback que l’on reçoit directement ou qui finissent par arriver à nos oreilles, que ce soit une belle marque de reconnaissance d’une personne significative, une flambée de critiques ou l’accueil mitigé d’un travail.

PHOTO MATHIEU BÉLANGER, ARCHIVES LA PRESSE

Yvon Charest, ex-président et chef de la direction d’Industrielle Alliance

Il faut évidemment faire une évaluation objective de tous ces commentaires, mais pour cultiver sa confiance en soi, il faut surtout réserver une section du jardin à toutes les marques de confiance reçues au fil des ans. Il est utile de visiter cette section quand on ne se sent pas assez compétent, éloquent ou intelligent comme cela arrive plus ou moins souvent.

Il est impératif d’enlever régulièrement les mauvaises herbes, c’est-à-dire les pensées inutiles, les passages moins positifs de sa vie professionnelle, car la confiance en soi est aussi une question de sentiment. Se remémorer les bons coups influence l’idée que nous avons de soi, nous permet de cultiver des pensées positives et nous prémunit contre l’autocritique trop sévère.

Allons-y avec une autre formule rayonnante : n’essaie pas d’être spécial, mais soit conscient de ce que tu es vraiment… alors ce qui est particulier en toi ressortira de lui-même. Cette formule invite à rester soi-même sans chercher à imiter autrui, à connaître le plus précisément possible ses talents afin de les mettre à profit et enseigne la saine gestion de ses limites.

La meilleure façon de gérer des limites est d’avoir autant de garde-fous qui protègent des dérapages, par exemple en faisant appel à des gens aux talents complémentaires. Pour reprendre l’idée du jardin, un associé pourrait s’occuper d’une section problématique.

Il peut être dangereux d’attendre d’avoir une plus grande confiance en soi avant de passer à l’action, d’où l’idée d’une troisième formule : je crois à la loi du semeur… je récolterai ce que j’ai semé. Le jardin de la confiance en soi requiert de travailler, car c’est l’action qui donne la confiance et diminue l’anxiété.

L’action est le passage obligé pour développer la confiance. Il faut donc laisser de côté les doutes et les hésitations, accepter de faire des erreurs, de prendre des risques, de ne pas réussir du premier coup, voire pas du tout, sachant qu’il y a deux conclusions possibles et que les deux sont positives : je réussis ou j’apprends. N’est-ce pas une belle approche pour se prémunir contre les ouvriers de la peur qui militent pour l’inaction ?

En résumé, les ingrédients du jardin de la confiance en soi sont : trouver la sécurité intérieure, savoir se valoriser, être conscient d’être une personne unique et croire en sa capacité d’apprendre.

Au lieu d’envier le jardin du voisin, il suffit de se retrousser les manches et de cultiver calmement le sien.

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