Les ministres des Finances, au Canada comme ailleurs, sont généralement très soucieux des impacts de leur politique fiscale sur les riches. Ils veulent que leur pays demeure concurrentiel, question de ne pas provoquer d’exodes.

À ce sujet, un récent rapport est fort utile pour avoir un aperçu des mouvements migratoires des riches, notamment l’impact des motifs autres que fiscaux, comme les enjeux politiques. Le rapport a été produit par la firme Henley & Partners, de Londres. Cette firme, qui a une trentaine de bureaux répartis partout dans le monde, conseille les particuliers fortunés lors de changements de pays de résidence.

Sans surprise, c’est la Chine qui a perdu le plus de millionnaires en 2022 (10 800), suivi de la Russie (8500), dans le contexte de la guerre en Ukraine, selon le rapport. En 2023, la firme s’attend à ce que les départs de Russie tombent à 3000, alors qu’ils seront de 13 500 en Chine.

Parmi les pays occidentaux, cet écart entre les entrées et les sorties de gens fortunés affectera particulièrement le Royaume-Uni cette année. Le pays du Brexit aura une sortie nette de 3200 fortunés en 2023, prévoit le rapport, après les 1600 de 2022. Les gens fortunés sont définis comme ceux possédant un patrimoine de plus de 1 million de dollars américains.

Plus de millionnaires au Canada

L’Australie et le Canada se classent bien dans ce portrait. Malgré une population relativement modeste, ces deux pays devraient avoir un apport net de 5200 et 1600 nouveaux riches en 2023, soit une hausse de plus de 30 % par rapport à 2022.

En comparaison, les États-Unis devraient accueillir 2100 riches de plus en 2023, et la France, 1000. Les Émirats arabes unis se démarquent, avec l’accueil de 4500 millionnaires en 2023.

Selon Henley & Partners, le nombre total de millionnaires qui changent de pays a augmenté constamment depuis 10 ans, passant de 51 000 en 2013 à 84 000 en 2022. Ce chiffre pourrait atteindre 122 000 personnes en 2023, prévoit la firme.

Dans son communiqué, Henley & Partners soutient que « la stabilité politique est la mesure clé pour ceux qui choisissent où ils veulent vivre, avec des régimes d’imposition bas et la liberté personnelle ». Les prochaines élections au Royaume-Uni et aux États-Unis pourraient être déterminantes sur le choix de certains millionnaires, selon le rapport.

La misère des riches, quoi…

Consultez le rapport

La construction et le boom des salaires

C’est connu, les salaires dans l’industrie de la construction ont grimpé durant la pandémie au Québec, dans le contexte de la rareté de la main-d’œuvre, entre autres. Mais à quoi ressemblent les hausses des plombiers, charpentiers et autres métiers et comment se comparent-elles au reste du Canada ?

Statistique Canada a publié des données vendredi qui nous permettent d’avoir un éclairage sur la question.

Depuis cinq ans, c’est au Québec que la rémunération des syndiqués a le plus augmenté dans les cinq principales régions du Canada. La hausse est parfois bien plus imposante qu’ailleurs.

Ainsi, les charpentiers, menuisiers ou électriciens ont tous eu des augmentations de plus de 11 % depuis cinq ans, comparativement à un peu plus de 6 % en Ontario et moins de 3 % dans les Prairies. Parmi les cinq métiers que j’ai analysés, c’est celui de manœuvre qui a vu sa paye augmenter le plus au Québec (13,7 %), selon les données de Statistique Canada.

Cela dit, même avec une plus forte hausse, les taux horaires au Québec n’ont pas nécessairement rejoint ceux des autres provinces, notamment de l’Ontario.

Selon Statistique Canada, le salaire horaire d’un électricien syndiqué à Montréal (60 $) est semblable à celui offert à Halifax, en Nouvelle-Écosse, ou à Calgary. Il est toutefois nettement plus bas que celui à Toronto (70 $), au sommet. Constat semblable pour les plombiers.

En revanche, les peintres touchent davantage à Montréal (55 $ l’heure) qu’à Calgary ou à Vancouver (52 $).

Attention, les taux horaires utilisés pour le calcul correspondent à la rémunération de base incluant certains avantages sociaux des travailleurs syndiqués (congés payés, jours fériés payés, contributions aux régimes de pension, etc.). Ils ne représentent pas nécessairement le taux que facturent les petits entrepreneurs pour les travaux résidentiels, qui englobent aussi une série d’autres frais, en plus de la marge de profit.

Ces données de Statistique Canada, par ailleurs, ne permettent pas de mesurer l’impact de la réglementation plutôt exigeante au Québec sur les coûts de construction.