(Ottawa) Les intempéries et les catastrophes naturelles ont causé plus de 3 milliards de dommages assurés pour la deuxième année consécutive en 2023 au Canada.

Le bilan annuel du Bureau d’assurance du Canada (BAC) place 2023 au quatrième rang de sa liste des années climatiques les plus coûteuses – une liste qui est toujours dominée par l’année 2016, avec l’incendie de forêt dévastateur de Fort McMurray, en Alberta.

Le bilan du BAC pour 2023 est dominé par les incendies de forêt dans les régions d’Okanagan et de Shuswap, en Colombie-Britannique, qui ont causé à eux seuls 720 millions en dommages assurés, soit 23 % du bilan total de 3,13 milliards au pays.

Là-dessus, plus de 480 millions de dommages assurés ont été causés par trois incendies autour du lac Okanagan, qui ont brûlé pendant des semaines et détruit 70 maisons à West Kelowna et 20 autres dans la Première Nation de Westbank.

Les incendies de forêt ont fait rage dans tout le pays pendant plus de quatre mois en 2023, brûlant plus de 18,5 millions d’hectares de forêt, dont 4,5 millions d’hectares au Québec, un record de tous les temps.

Le coût total des incendies de l’été dernier est toutefois bien plus élevé que ces « dommages assurés ». Les estimations en Colombie-Britannique, en Alberta, en Saskatchewan et dans les Territoires du Nord-Ouest évaluent le coût de la lutte contre les incendies à 1,4 milliard, sans compter le coût des évacuations et des interruptions de l’activité économique.

Le BAC a par ailleurs estimé à 340 millions les dommages assurés causés par une série de tempêtes estivales en Ontario, en juillet et en août. Ces tempêtes ont apporté de la grêle, du vent et des tornades dans les régions proches de Petrolia, de South Buxton et du comté d’Essex. Environ 125 maisons ont été endommagées par une tornade qui a frappé le quartier de Barrhaven, au sud d’Ottawa, le 13 juillet.

Par ailleurs, des tempêtes de grêle à Winnipeg et Calgary ont causé ensemble plus de 250 millions de dommages, estime le BAC. Et une importante tempête dans les Prairies, le jour de la fête du Canada, a causé 100 millions de dégâts supplémentaires en Alberta et en Saskatchewan.

Verglas au Québec et en Ontario

La tempête de verglas printanière au Québec et en Ontario, en avril, qui a provoqué des pannes de courant et fait deux morts, a causé 330 millions de dommages assurés, estime le BAC.

Dans ce que les autorités ont qualifié de pire tempête de verglas depuis la « crise du verglas » de 1998, des pluies verglaçantes ont recouvert la région de la capitale fédérale et certaines parties du Québec, dont Montréal, le 5 avril, laissant plus d’un million de personnes sans électricité.

Un homme de 60 ans a été tué lorsqu’il a été écrasé par la chute d’un arbre à l’extérieur de sa résidence, en Montérégie.

Sur la côte est, un froid extrême a recouvert la région début février, avec des températures tombant jusqu’à -25 degrés Celsius à certains endroits et des températures ressenties plus proches de -50 degrés.

L’air arctique a recouvert une grande partie du pays le 4 février, de Terre-Neuve-et-Labrador jusqu’à certaines parties de l’Ontario et une grande partie du Nord.

Une énorme augmentation de la demande sur le réseau électrique a laissé des dizaines de milliers de personnes dans le noir partout au Canada atlantique. Cela a forcé les gens à quitter leur domicile et a provoqué l’éclatement de canalisations dans les maisons et les entreprises. Au total, les dommages assurés s’élèvent à 120 millions.

Les impacts se sont fait sentir bien au-delà des mois d’hiver. On estime que 95 % de certains des cépages les plus prisés de la Nouvelle-Écosse ont été détruits par le gel, tout comme les framboises, les pêches, les cerises et les prunes. Cela a incité le gouvernement provincial à annoncer un programme d’urgence pour aider les producteurs.

Encore les feux

Et l’année difficile en Nouvelle-Écosse s’est poursuivie au printemps, lorsqu’un incendie de forêt a éclaté près de Tantallon, dans la banlieue d’Halifax, le 28 mai.

Environ 150 maisons ont été détruites par les flammes qui se déplaçaient rapidement et plus de 16 000 personnes ont été contraintes de fuir leur foyer. Les ordres d’évacuation sont restés en vigueur jusqu’au début du mois de juillet. Le total des dommages assurés s’élevait à plus de 165 millions, selon le BAC.

Puis, fin juillet, un déluge de plus de 250 millimètres de pluie a provoqué des crues soudaines mortelles dans le comté de West Hants.

Deux enfants de six ans, une fille de 14 ans et un homme de 52 ans se sont noyés après que deux véhicules ont été emportés hors des routes le 22 juillet. Les dommages assurés résultant de ces inondations en Nouvelle-Écosse ont totalisé 170 millions.

Le BAC a noté que des inondations ont eu lieu dans une grande partie du pays l’année dernière et que plus de 1,5 million de ménages ne peuvent pas bénéficier d’une assurance inondation abordable.

Le BAC presse d’ailleurs le gouvernement fédéral à tenir sa promesse de créer un programme national d’assurance contre les inondations, pour aider les personnes qui vivent dans ces zones à haut risque – une idée évoquée dans le budget fédéral de 2023.