(Vancouver) La minière suisse Glencore se dit prête à améliorer son offre pour acquérir Teck Resources, mais elle affirme que les actionnaires de la société établie à Vancouver devraient d’abord rejeter le plan de scission qui séparerait ses activités métallurgiques de celles liées au charbon sidérurgique.

Dans une lettre ouverte aux actionnaires de Teck, le chef de la direction de Glencore, Gary Nagle, a dit croire que toute amélioration ne pourrait être envisagée que s’il obtenait un engagement de la part du conseil d’administration de Teck.

Glencore n’a jamais affirmé que sa proposition était « la meilleure et la dernière » et qu’elle n’était pas disposée à apporter des modifications et des améliorations à sa proposition, a souligné M. Nagle dans sa lettre.

« En fait, nous pensons qu’en nous engageant, nous pourrions améliorer les conditions et la valeur de notre proposition, ce qui serait dans l’intérêt de tous les actionnaires de Teck », a-t-il déclaré.

Le conseil de Teck a rejeté l’offre non sollicitée de Glencore, qui verrait ses actionnaires recevoir une participation dans une nouvelle entité qui regrouperait les activités métallurgiques des deux entreprises et choisir entre une somme en espèces ou des actions dans un regroupement des activités de charbon des deux sociétés.

Cette proposition représenterait une prime de 20 % par rapport à la valeur des actions au moment où elle a été faite.

Teck privilégie toujours d’aller de l’avant avec le projet de scission présenté en février, qui verrait ses activités des métaux et du charbon être divisées en deux entreprises distinctes, Teck Metals et Elk Valley Resources.

Ce plan sera soumis à un vote des actionnaires qui doit avoir lieu le 26 avril.

Toutefois, Glencore affirme qu’elle ne pourrait pas donner suite à sa proposition si le plan de scission des activités de Teck était mis en œuvre, puisque cela rendrait l’opération beaucoup plus complexe.

« Une transaction en deux étapes nécessiterait l’implication de deux conseils d’administration et groupes d’actionnaires, et introduirait un retard potentiel important après l’achèvement de la séparation proposée par Teck », a écrit M. Nagle.

Le chef de la direction de Teck, Jonathan Price, a fait valoir que la proposition de Glencore n’était pas une option réaliste ou viable et a exhorté les actionnaires à soutenir le plan de l’entreprise.

« Il s’agit d’une distraction — une tentative transparente et opportuniste de perturber notre plan de séparation avec une proposition mal définie et très incertaine », a affirmé mercredi M. Price dans sa propre lettre aux actionnaires.

« Il est important de noter que Glencore admet qu’elle ne peut faire une offre pour Teck que dans sa forme actuelle ; la scission qui approche corrigera cette situation en ouvrant un plus large éventail de possibilités d’amélioration de la valeur. »

M. Price a ajouté que l’offre de Glencore était une version légèrement modifiée d’une proposition que la société a faite pour Teck en 2020, et qui a été rejetée parce qu’elle ne représentait pas l’intérêt supérieur des actionnaires.

Teck est contrôlée par la famille Keevil, qui détient les actions de catégorie A de la société avec la société japonaise Sumitomo.

Norman Keevil, président émérite de Teck, a estimé, plus tôt cette semaine, que l’offre de Glencore est la mauvaise proposition, au mauvais moment. Il a cependant ajouté qu’il était prêt à discuter d’autres transactions possibles une fois que la société aura achevé son propre plan de scission.

M. Keevil a précisé qu’il serait favorable à une transaction — qu’il s’agisse d’un partenariat d’exploitation, d’une fusion, d’une acquisition ou d’une vente — avec le bon partenaire et aux bonnes conditions pour Teck Metals, une fois la séparation terminée.