(Le Bourget) La compagnie en démarrage Look Up Space, créée par l’ancien commandant de l’espace français Michel Friedling, a annoncé mercredi avoir levé 14 millions d’euros (20 millions $), pour développer son radar de surveillance de l’espace destiné à prévoir les menaces de collision posées par les débris spatiaux et la prolifération de satellites.

Créée l’an passé, la jeune pousse a réuni 7 millions d’euros (10 millions $) auprès des fonds CosmiCapital et MIG Capital et de la société d’investissement Geodesic Expansion. Greg Wyler, ancien patron de OneWeb, la cofondatrice de The Exploration Company Hélène Huby ou encore l’ancien ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari y ont également participé.

Les 7 millions restants proviennent de financements publics, notamment via France 2030. Cela démontre selon Look Up Space et ses investisseurs « la reconnaissance de l’importance stratégique du projet de Look Up Space pour la pérennité des activités spatiales et la souveraineté européenne », affirment-ils dans un communiqué commun.

Cette levée, dite d’amorçage, permettra à l’entreprise de développer d’ici à la fin 2024 son radar et l’infrastructure logicielle pour fusionner les données.

L’entreprise compte déployer un réseau de sept radars d’ici à 2030, tous implantés en métropole ou dans les territoires d’outre-mer permettant de couvrir tout le ciel en permanence.

L’agence spatiale européenne (ESA) dénombre 36 000 débris de plus de 10 centimètres et un million de plus d’un centimètre qui orbitent à 28 000 km/h autour de la Terre.

Le nombre de satellites lancés ne cesse de grimper, poussé par l’essor des constellations de satellites de communication ou d’observation.

Quelque 7000 satellites sont actuellement en orbite et 24 500 de plus doivent être lancés au cours de la prochaine décennie, selon le cabinet spécialisé Euroconsult.

Autant de risques de collisions potentielles, sans compter les manœuvres de satellites, hostiles ou destinées à développer l’économie du service en orbite, qui requièrent un repérage précis des objets en orbite basse.

« Nous répondons à la fois à un enjeu stratégique de souveraineté européenne, à un besoin croissant des acteurs privés et publics qui ont ou vont avoir des infrastructures spatiales en orbite basse, mais également aux besoins des acteurs institutionnels face à l’émergence de comportements irresponsables et de menaces orbitales », estime l’ancien commandant de l’espace français et cofondateur de Look Up Space, Michel Friedling, cité dans le communiqué.