L’Administration portuaire de Montréal (APM) perd un troisième membre de son comité de direction en quelques mois. C’est au tour de son numéro deux, Daniel Dagenais, de quitter l’organisation. Ce dernier ira prendre les commandes d’un transporteur maritime, le Groupe NEAS.

Inattendu, ce départ, confirmé lundi, survient six jours seulement après la sortie de Martin Imbleau, qui a cédé sa place à la tête de l’agence fédérale. Celui-ci dirige maintenant la filiale de VIA Rail qui gère le développement du train à grande fréquence (TGF) entre Québec et Toronto. Ce changement avait été révélé par La Presse en juillet dernier.

Malgré cet autre changement au sein du comité de direction, l’APM affirme que les départs ne sont « nullement reliés entre eux », martèle sa directrice des communications, Renée Larouche. Le jeu de chaises musicales ne témoigne pas de divergences internes, assure-t-elle.

« Il est normal, dans une organisation, de voir des gens partir et d’autres arriver, affirme Mme Larouche. C’est ce qui rend les milieux de travail vivants et agiles. »

M. Dagenais était employé de l’APM depuis environ 17 ans. Il occupe actuellement le poste de vice-président à la performance portuaire et au développement durable. C’est lui qui veillait au bon fonctionnement des activités portuaires.

On ignore encore qui remplacera M. Dagenais, qui restera en poste jusqu’au 6 octobre prochain. Chose certaine, le gestionnaire laissera un vide important à combler. C’est aussi un troisième départ au sein du comité de direction depuis le printemps dernier.

Le comité de direction avait également vu un autre départ, moins médiatisé, en avril dernier : celui de Serge Auclair, qui occupait le poste de vice-président stratégique aux talents et culture, transformation numérique et approvisionnement. Il comptait plus de 12 années de service au sein de l’APM.

« La nouvelle du départ de Daniel Dagenais est terrible, affirme Brian Slack, professeur émérite et spécialiste du transport maritime à l’Université Concordia. C’est lui qui aurait dû prendre la place de M. Imbleau. Il est terre à terre, pragmatique et connaît tout le monde. »

Les départs des derniers mois au sein de la haute direction de l’APM surviennent au moment où les négociations se poursuivent avec le gouvernement Trudeau dans le but d’obtenir du financement supplémentaire afin d’absorber les dépassements de coûts du projet de terminal portuaire de Contrecœur, en banlieue sud de Montréal. La facture de ce projet avoisine maintenant 1,4 milliard, comparativement à entre 750 et 950 millions auparavant. Le montage financier n’est toujours pas terminé.

« À mon avis, M. Dagenais était le mieux placé pour gérer le port en ces temps tumultueux », affirme M. Slack.

On ignore toujours l’identité du partenaire privé. Trois consortiums ont été retenus, mais selon nos informations, l’intérêt des groupes étrangers s’est estompé. C’est essentiellement le groupe formé par Axium Infrastructure Canada – l’un des propriétaires de la Société Terminaux Montréal Gateway – et Pomerleau Capital qui est le plus actif dans le dossier.