(New York) Le groupe Monsanto, filiale du géant allemand Bayer, a été condamné lundi aux États-Unis à verser 857 millions de dollars de dommages et intérêts à des étudiants et parents bénévoles d’une école de l’État du Washington, exposés à des PCB (polychlorobiphényles), polluants dits « éternels ».

Dans une réaction transmise à l’AFP, Monsanto a indiqué sa volonté de faire appel de cette décision, comme il l’avait fait dans d’autres affaires relatives à la même école, le Sky Valley Education Center, à Monroe.

Cinq anciens étudiants et deux ex-parents d’élèves avaient saisi un tribunal de King’s County, juridiction qui comprend Seattle, affirmant que leur exposition à des PCB contenus dans les éclairages leur avait causé des problèmes de santé.

Plusieurs décisions ont déjà été rendues concernant d’autres professeurs, étudiants et parents de cette même école, avec plusieurs centaines de millions de dollars d’indemnités à la clef.

Monsanto a, à plusieurs reprises, rappelé avoir cessé la production de ces PCB, destinés à prévenir le risque d’incendie, depuis 1977, soit avant leur interdiction par le gouvernement américain, en 1979.

Le groupe « n’a jamais averti qui que ce soit que (les PCB) dureraient plus longtemps que les installations dans lesquels ils étaient installés », a affirmé Felix Luna, avocat des sept demandeurs, lors de sa plaidoirie.

« Ils n’ont jamais prévenu que lorsqu’ils pénètrent dans l’organisme, ils y restent pour la vie, qu’ils sont neurotoxiques, […] un danger », a-t-il poursuivi, selon la retranscription des débats.  

Le groupe d’agrochimie fait face à d’autres actions en justice liées aux effets du PCB.

Dans la réaction transmise à l’AFP, Monsanto a rappelé avoir déjà été mis hors de cause dans plusieurs dossiers.

Rachetée en 2018 par Bayer, moyennant 63 milliards de dollars, l’entreprise a aussi été condamnée plusieurs fois à indemniser des personnes qui ont été en contact avec le désherbant controversé Roundup, à base de glyphosate.

Mi-novembre, le jury d’un tribunal de Jefferson City, dans le Missouri, a infligé à Monsanto 1,5 milliard de dollars de dommages et intérêts au bénéfice de trois Américains qui avaient imputé leur lymphome non hodgkinien à des années d’utilisation du Roundup.  

Le groupe a également fait appel de cette condamnation.