L’entente de principe survenue le 14 décembre dernier entre Transat et le syndicat représentant ses 2100 agents de bord ne tient plus. Les syndiqués l’ont rejetée à 98,1 % lors d’assemblées tenues entre le 20 et le 23 décembre. Le syndicat détient toujours un mandat de grève.

« Les agents de bord d’Air Transat nous ont dit clairement que cette entente ne serait pas parvenue à réduire la souffrance et l’insécurité financière qu’ils et elles vivent quotidiennement », a expliqué dans un communiqué Dominic Levasseur, président de la composante Air Transat du Syndicat canadien de la fonction publique.

« Nous retournons sans délai à la table de négociation afin de conclure une entente qui correspondra à leurs besoins. Il faut se rappeler aussi qu’ils et elles sont les plus performants de l’industrie. »

Une rencontre entre le comité de négociation syndical, qui demeure inchangé, et l’employeur est prévue ce mercredi.

Au moment de l’annonce de l’entente de principe, M. Levasseur s’était dit persuadé « que l’entente sera à la hauteur des attentes de nos membres ».

« Nous avons conclu une entente négociée de bonne foi, qui répondait aux intérêts des deux parties », a de son côté déclaré mardi par voie de communiqué Julie Lamontagne, cheffe des ressources humaines, communications et responsabilité d’entreprise de Transat. « Ce dénouement nous déçoit, car nous avions confiance que l’entente de principe serait acceptée par la majorité de nos agentes et agents de bord. Nous retournons à la table de négociation et notre objectif demeure de trouver un terrain d’entente dans les meilleurs délais. »

Cette entente était survenue au terme d’un blitz de négociations de trois jours, alors que le syndicat avait en poche un mandat de grève illimité adopté à 99,8 %. Il menaçait de le mettre à exécution à compter de ce mercredi 3 janvier. Avec le rejet de l’entente, le mandat de grève reste valide jusqu’au 23 janvier prochain, mais aucun échéancier n’a encore été fixé pour un déclenchement.

Pour les voyageurs, le rejet de l’entente relance la menace d’une grève qui pourrait venir paralyser les opérations du transporteur.

« Il n’y a présentement pas de préavis de grève ni de lock-out émis par ni l’une ou l’autre des parties ; toutes deux souhaitent conclure un nouvel accord rapidement, a cependant rappelé Transat. À l’heure actuelle, tous les vols d’Air Transat sont maintenus et les termes et conditions s’appliquent. »

Travail non payé

L’une des principales revendications syndicales concerne les heures non rémunérées. Le syndicat évalue qu’un agent de bord travaille en moyenne 35 heures par mois sans rémunération, par exemple lorsqu’un vol est annulé, ou même simplement le temps consacré à l’embarquement et au débarquement.

Au début de 2023, le syndicat avait lancé une campagne afin d’inciter le gouvernement fédéral à modifier la réglementation permettant aux transporteurs de ne pas rémunérer ces heures, sans succès.