Le spectre d’une grève plane toujours chez Air Transat : pour la deuxième fois, ses 2100 agents de bord rejettent une entente de principe intervenue avec le transporteur aérien pour renouveler leur convention collective. Les deux parties doivent reprendre les négociations « rapidement » pour tenter de dénouer l’impasse.

Air Transat n’a pas caché sa déception après avoir pris connaissance du résultat, jeudi. Dans une déclaration, l’entreprise a souligné que la plus récente entente de principe « reflétait les principaux intérêts discutés avec le syndicat ».

« Nous négocions de bonne foi depuis le début du processus et avions inclus dans cette deuxième entente des améliorations notables au contrat de travail ainsi que des hausses salariales généreuses et compétitives, a indiqué Julie Lamontagne, cheffe de ressources humaines, communications et responsabilité d’entreprise chez Transat. Nous sommes navrés de ce deuxième refus. »

De son côté, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) n’a pas voulu commenter la tournure des évènements. Les 2100 agents de bord d’Air Transat, qui sont établis à Montréal et à Toronto, se sont prononcés à 82 % contre l’accord intervenu le 7 janvier dernier. Le taux de participation a été d’environ 89 %. Les syndiqués ont aussi voté en faveur du renouvellement d’un mandat de grève, qui est en vigueur jusqu’au 1er avril.

« La rémunération des heures travaillées au sol avant les décollages et après les atterrissages ainsi que la question des effectifs à bord ont été les points d’achoppement principaux », a indiqué le SCFP.

Des tâches non payées

Selon la partie syndicale, un agent de bord travaille en moyenne 35 heures par mois sans rémunération. En fonction de la compagnie aérienne, les tâches non payées peuvent inclure le processus d’embarquement, le débarquement et le retard sur le tarmac. Il y a un an, une campagne avait été déployée par le SCFP pour tenter d’inciter le gouvernement Trudeau à modifier les règles afin que les agents de bord puissent être rémunérés pendant ces heures de travail.

L’effort n’a pas porté ses fruits.

Il y aura du changement du côté syndical lorsque les pourparlers reprendront avec l’employeur. Le 19 janvier dernier, Marie-Hélène Nadeau a été élue à la présidence de la composante Air Transat en coiffant par six votes Dominic Levasseur, qui occupait ce poste depuis plusieurs années. Mme Nadeau, qui faisait déjà partie du comité de négociation, devrait jouer un plus grand rôle.

La convention collective des 2100 agents de bord d’Air Transat est venue à échéance le 31 octobre 2022. Le SCFP et l’entreprise négocient depuis le 27 avril dernier.

En savoir plus
  • 2 janvier
    Date du premier rejet de l’entente de principe par les 2100 agents de bord d’Air Transat
    scfp