La lutte de pouvoir chez Gildan se déplace devant les tribunaux.

La firme d’investissement de Los Angeles Browning West dit avoir déposé lundi une poursuite en Cour supérieure du Québec dans laquelle il est demandé au tribunal d’obliger le fabricant montréalais de vêtements à tenir l’assemblée annuelle du 28 mai sans délai et sous la supervision d’un président indépendant.

« Nous craignons que le conseil d’administration ne cherche à retarder l’assemblée prévue le 28 mai. C’est pourquoi nous avons déposé une requête auprès de la Cour supérieure du Québec afin de nous assurer que l’assemblée se déroule à la date prévue sans retard ni interférence », affirment par communiqué Usman Nabi et Peter Lee, de Browning West.

L’investisseur institutionnel américain a par ailleurs décidé de prendre des mesures actives pour communiquer directement avec le plus grand nombre possible d’actionnaires de Gildan et pour solliciter leur appui. Browning West dit ainsi avoir commencé l’envoi d’une circulaire d’information.

Appelé à réagir, un porte-parole de Gildan répond que Browning West a déposé une poursuite totalement sans fondement, demandant la tenue de l’assemblée annuelle alors que la date de l’assemblée a déjà été annoncée par l’entreprise. Ce représentant de Gildan ajoute qu’il s’agit d’un geste désespéré et que cette poursuite ne contient aucun argument crédible.

Gildan a causé la surprise en congédiant son ex-PDG Glenn Chamandy en décembre. Glenn Chamandy était le grand patron depuis 20 ans. Le conseil a nommé Vince Tyra, un ancien dirigeant de Fruit of the Loom, pour le remplacer.

Le licenciement de Glenn Chamandy a déclenché une lutte de pouvoir entre le conseil et des actionnaires institutionnels.

Browning West mène depuis décembre une cabale pour reconstituer le conseil d’administration et ramener le cofondateur Glenn Chamandy à la tête de l’entreprise.

Browning West souhaite faire élire huit nouveaux membres au conseil d’administration lors de l’assemblée du 28 mai.

Le conseil a destitué Glenn Chamandy de son poste de PDG en justifiant la décision par des divergences liées au plan de succession et en soulignant que M. Chamandy souhaitait aller de l’avant avec une stratégie d’acquisitions risquée de plusieurs milliards de dollars.