Que se cache-t-il derrière les coffrets de sûreté ? Questions indiscrètes et réponses éclairantes…

Est-ce qu’il y a encore des demandes d’ouverture de coffrets ?

« Oui, chaque année, il y a de nouvelles demandes d’ouverture de coffrets de sûreté », répond Jean-Benoît Turcotti, porte-parole de Desjardins, dernière grande institution financière québécoise à offrir ce service.

« Ce n’est pas en très grande demande ou très populaire, mais c’est quand même quelque chose que les membres apprécient. Certaines personnes aiment y avoir accès pour stocker des documents ou des objets de valeur qu’ils souhaitent préserver dans un endroit sécuritaire. »

Est-ce que la demande diminue ?

« On constate quand même une diminution de la demande. Sans avoir de statistiques, on observe par exemple que lorsqu’on ferme un centre de services, on va laisser la possibilité au membre de déplacer le contenu de son coffret dans un autre centre de services. Certains vont le faire, mais on a constaté que souvent, les gens vont simplement fermer leur coffret de sûreté et garder ailleurs les documents ou les biens qu’ils y mettaient. »

Comment expliquez-vous cette baisse de popularité ?

« Il serait difficile de mettre une raison spécifique. De plus en plus, les documents sont conservés de façon électronique ou numérique.

« Il faut aussi se rendre à sa caisse pour avoir accès au contenu du coffret de sûreté, donc pendant les heures d’ouverture. Les gens sont peut-être à la recherche de plus de souplesse et décident de garder certains de leurs documents ailleurs qu’à la caisse. On sait que des gens mettaient leur passeport dans leur coffre de sûreté, par exemple. Maintenant, c’est peut-être quelque chose qu’ils gardent davantage chez eux. »

Pensez-vous conserver ce service encore longtemps ou le faire disparaître éventuellement ?

« C’est difficile à dire, honnêtement. Pour le moment, c’est un service qu’on continue à offrir et que nos membres apprécient. Même si la demande diminue, pour le moment, on a encore des coffrets de sûreté disponibles chez Desjardins et il serait dur de prédire l’avenir. »

Faut-il être client pour louer un coffret de sûreté ?

« Il faut être membre de la caisse dans laquelle on veut ouvrir un coffret de sûreté. Par exemple, si vous êtes membre dans une caisse de la région de Québec, mais que vous voulez un coffret de sûreté à Montréal, il va falloir que vous deveniez membre de la caisse à Montréal où va se situer le coffret de sûreté. »

Dans un centre de services visité ce matin, la chambre forte des coffrets n’était pas la même que la chambre forte principale. Est-ce toujours le cas ?

« Exactement, ce sont le plus souvent deux voûtes différentes, bien séparées. On ne mettra pas les coffrets au même endroit où on conserve de l’argent. C’est bien compartimenté. »

On peut penser que c’est du solide ?

« C’est effectivement pleinement sécuritaire. Les coffrets de sûreté ont des portes en acier, des côtés en acier, des divisions en acier, des serrures à clé très sécuritaires, beaucoup plus sécuritaire qu’un cadenas pour son cabanon, par exemple.

« Sur la majorité des voûtes dans lesquelles se trouvent les coffrets, il y aura des combinaisons à chronomètre. »

Existe-t-il différents formats de coffrets ?

« Il existe cinq tailles de coffrets de sûreté. Cependant, ce ne sont pas toutes les caisses qui offrent tous les formats, et ce ne sont pas non plus tous les formats qui sont disponibles au moment de l’ouverture. »

Les serrures des coffrets fonctionnent-elles à clé ou à combinaison ?

« Ce sont exclusivement des coffrets à clé. »

Bref, ce n’est pas une technologie à la James Bond ou Mission impossible, avec rayons laser, détecteur infrarouge, capteur d’humidité…

« C’est quelque chose qui n’a pas vraiment évolué, je pense, avec le temps. C’est quand même en acier très épais, très solide et très sécuritaire, à l’épreuve du feu. »

Qu’est-ce que les gens y déposent ?

« Nous ne sommes pas au courant de ce que les gens mettent dans les coffrets. On sait que certains vont y placer des documents de voyage, des actes notariés, des contrats de mariage, ce genre de choses. D’autres mettent des objets de valeur ou plus sentimentaux – on peut penser à des bijoux, des choses auxquelles les gens tiennent. Mais on n’a pas accès au contenu des coffrets. »

Vous ne faites aucune vérification et ne tenez pas de registre du contenu ?

« Non, effectivement, on n’est pas présents quand les membres mettent des choses dans leur coffret, puisque ça se fait dans un espace confidentiel. Ils vont ensuite replacer le coffret dans sa niche, accompagnés de l’employé, mais on ne voit pas les coffrets. »

Si vous ne faites pas de vérifications, est-ce que les coffrets pourraient contenir des articles illégaux ou dangereux, des armes, des objets volés…

« C’est sûr qu’on s’attend à ce que les gens ne mettent pas de choses illégales dans leur coffret, mais encore une fois, on ne peut pas faire de vérification quant au contenu. Par contre, si les autorités avaient les mandats nécessaires, elles pourraient avoir accès au coffret. »

Offrez-vous des garanties ou des assurances pour le contenu du coffret en cas de dommage, destruction ou vol ?

« À ce moment-là, ça passera à travers nos processus de gestion des plaintes et des insatisfactions. Si effectivement il y a eu perte du contenu du coffret de sûreté, on verrait comment on peut accommoder le membre dans les circonstances. Mais on parlerait de cas extrêmement isolés. »

Qu’arrive-t-il si on oublie de payer le loyer… ou même qu’on loue un coffret ?

« C’est un loyer annuel. La plupart du temps, il est payé avec un prélèvement automatique au compte. Par contre, des communications sont envoyées tous les ans pour rappeler à quelle date va passer le paiement du coffret de sûreté. »

Et qu’advient-il si malgré tout un coffret est laissé à l’abandon avec son contenu ?

« Comme tout autre produit financier, au Québec, le coffret est soumis à la Loi sur les biens non réclamés. Advenant le cas où un coffret de sûreté serait abandonné pendant la période prescrite par la loi, le coffret serait ouvert et son contenu serait remis à Revenu Québec.

« Il faut que pendant trois ans, il n’y ait eu aucune activité, dans ce cas-ci aucun paiement du loyer. Mais comme les membres sont clients de la Caisse, on fera tout pour les joindre et on enverra les communications comme prévu par la loi avant la remise à Revenu Québec.

« Toutefois, si vous n’allez pas à votre coffre pendant une longue période mais que vous continuez à payer son loyer, on ne tombe pas dans un bien non réclamé. »