Acquérir une propriété unifamiliale à l’extérieur des grands centres est resté à la mode en 2023.

Les conditions de marché étaient beaucoup plus serrées dans les marchés régionaux comme la Mauricie et Chaudière-Appalaches que dans la région montréalaise.

Un exemple pour étayer ce propos : les cas de surenchère ont persisté en 2023 dans ces régions alors qu’elles ont été en forte diminution à Montréal, survenant dans environ 5 % des transactions.

En comparaison, les surenchères ont représenté plus de 15 % des transactions en 2023 dans les régions de Mauricie, Estrie, Capitale-Nationale et Lanaudière, a souligné Stéphanie Lapierre, économiste principale de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ), lors de sa présentation à l’occasion de l’évènement Fenêtre sur le marché immobilier annuel.

Le rêve de la maison avec un jardin

Un sondage Léger récent sur les intentions d’achat indique que parmi les personnes ayant l’intention d’acquérir une propriété d’ici cinq ans, 8 répondants sur 10 veulent acheter une maison unifamiliale. Or, il ne s’en construit pratiquement plus dans les grands centres, en raison du coût élevé des terrains et du besoin de densifier le territoire.

« Les acheteurs sont prêts à s’éloigner des grands centres pour maintenir vivant le rêve de la maison unifamiliale », constate Christian Bourque, vice-président exécutif chez Léger.

Les données sur la migration interrégionale de 2019 à nos jours lui donnent raison : des Montréalais et des banlieusards sont partis en grand nombre vers un ailleurs plus vert.

La popularité des régions s’explique principalement par leur caractère abordable, a signalé Mme Lapierre, économiste de l’APCIQ. Le taux d’effort moyen pour acquérir une propriété résidentielle se situe sous le seuil critique de 30 % des revenus bruts d’un ménage au Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie, en Abitibi, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, en Mauricie, dans le Centre-du-Québec et dans la région de Québec.

Les régions considérées comme inabordables sont Montréal, Laval, les Laurentides, la Montérégie, l’Outaouais et Lanaudière. Le taux d’effort y dépasse les 30 %. Il a même atteint 50 % à Montréal en 2023.

L’abordabilité des marchés régionaux y a nourri la croissance des prix, a indiqué Mme Lapierre. Les hausses du prix médian ont varié de 5 à 15 % en 2023 en Mauricie, Chaudière-Appalaches, Bas-du-Fleuve, Centre-du-Québec et Côte-Nord. Le prix médian y a d’ailleurs atteint un sommet cette année.

« Les régions où le prix médian est inférieur à celui de la province ont vu leur prix augmenter jusqu’à atteindre un nouveau sommet en 2023, explique l’APCIQ, dans un communiqué. À l’opposé, les régions où les prix sont plus élevés enregistrent de légers reculs des prix. »

Ç’a été le cas à Laval, à Montréal et en Montérégie depuis leur sommet du printemps 2022.