Alors que le titre du Groupe TVA glisse en Bourse, son plus important actionnaire institutionnel vient de bonifier sa participation dans le télédiffuseur montréalais.

Rational Investment Group, une firme privée d’investissement de Boston, a bonifié son placement dans le Groupe TVA le mois dernier pour ainsi faire passer sa participation en actions de catégorie B au-dessus de la barre des 10 %.

Un document venant d’être déposé auprès des autorités réglementaires indique que le Rational Investment Group a amorcé le mois d’octobre avec une participation de 11,8 % dans TVA après la réalisation de transactions d’achat effectuées durant le mois de septembre.

Avec 4,6 millions d’actions du Groupe TVA en portefeuille, Rational Investment Group est le plus important actionnaire de l’organisation derrière l’actionnaire de contrôle, qui demeure Québecor.

Le troisième actionnaire en importance du Groupe TVA est une autre firme de Boston, c’est-à-dire le gestionnaire de fonds communs de placement Fidelity Investments.

Québecor (64,9 %), Rational Investment Group (11,8 %) et Fidelity Investments (8,3 %) détiennent ensemble approximativement 85 % des actions de catégorie B du Groupe TVA, selon nos calculs réalisés à partir des informations colligées par la firme de données financières Refinitiv.

La destinée du Groupe TVA revient incontestablement à Québecor, qui détient une emprise quasi entière sur les actions de catégorie A.

Dans son document soumis aux autorités boursières ce mois-ci, Rational Investment Group indique détenir des actions de TVA à des fins d’investissement.

Ce document est signé par Guy Gottfried, fondateur et associé directeur du Rational Investment Group.

Malgré plusieurs tentatives de le joindre, il n’a pas été possible de discuter avec lui pour obtenir des précisions sur ses intentions et la thèse d’investissement du Rational Investment Group dans TVA.

La direction de Québecor et du Groupe TVA n’a pas répondu à nos demandes de commentaires. Pierre Karl Péladeau assure maintenant depuis plus de deux ans l’intérim au poste de PDG du Groupe TVA.

La fermeture du capital-actions de TVA par Québecor est une idée souvent mentionnée par des observateurs. En mars, La Presse publiait un reportage dans lequel cette éventualité était soulevée par un actionnaire minoritaire montréalais. Le gestionnaire de portefeuille Stephen Takacsy, de la firme Gestion Lester, soulignait que fermer le capital permettrait notamment d’économiser des millions en frais d’administration de société publique, et de conformité et gouvernance.

Performance sous pression

Touchée notamment par une baisse des revenus publicitaires, la performance financière du Groupe TVA demeure sous pression. Les dirigeants ont annoncé en début d’année l’abolition de 140 postes entre autres mesures de réduction de coûts.

La présentation des plus récents résultats financiers, il y a deux mois, a révélé que la perte nette pour les mois printaniers avait plus que doublé, à 7,8 millions sur un an.

La baisse de rentabilité touche l’ensemble des secteurs d’activités (télédiffusion, services cinématographiques et audiovisuels, magazines, ainsi que production et distribution).

L’action du Groupe TVA a touché jeudi dernier son plus bas niveau à la Bourse de Toronto depuis l’été 2020.

Le titre a reculé ce jour-là à 1,41 $ à Toronto, l’équivalent d’un repli de 44 % depuis le sommet de 2,50 $ atteint au printemps.

Le cours boursier actuel donne une valeur boursière d’une soixantaine de millions de dollars au Groupe TVA.