Avec l’inflation qui presse le budget et le désir de moins consommer, l’idée d’emprunter la tondeuse de son voisin est plus attirante que jamais. Encore faut-il connaître son voisin. Et qu’il possède une tondeuse.

Quoi ?

Si vous ne voulez pas acheter un nouveau costume d’Halloween cette année et que vous n’avez pas du tout le temps (ni l’envie !) de vous lancer dans la couture, Partage Club est peut-être une bonne option.

Cette application met en contact des gens qui ont des choses à prêter avec ceux et celles qui en ont besoin, momentanément.

Avec l’application, les utilisateurs ont accès à la liste des objets offerts, à proximité.

L’entreprise étant jeune, la liste est plus ou moins longue selon les quartiers ou les villes.

Il y a autour de 8000 membres dans le Partage Club, mais le but est d’atteindre 15 000 avant la fin de cette année, et de passer à 100 000 membres en 2024.

Pour augmenter le nombre d’adhérents, le Partage Club offre la possibilité à quelqu’un qui habite dans une municipalité, ou même dans un quartier, où il est le seul du groupe d’obtenir une trousse de départ qui comprend des lettres qu’il peut mettre dans les boîtes des voisins.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

L’application Partage Club

Qui ?

Fauve Doucet a fait des tests avec des groupes de partage sur Facebook avant de développer l’application, officiellement lancée au mois de juin dernier.

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Fauve Doucet a lancé l’application Partage Club.

Si c’est l’idée de réduire la surconsommation qui a motivé Fauve Doucet, elle s’est vite rendu compte que le concept apportait d’autres avantages pour ses utilisateurs, dont celui de provoquer des rencontres qui n’auraient autrement pas eu lieu.

Les objets échangés sont divers : une cloche à gâteau, un jeu de pétanque, une machine à bonbons ou un gilet de sauvetage pour chien qui ne servent que durant les vacances.

Les membres peuvent emprunter ou offrir.

Ce four à pizza que vous avez acheté sur un coup de tête et que vous sortez une fois pas année ? Prêtez-le !

Idem pour votre tente ou votre perceuse que vous utilisez peu. La catégorie outils est d’ailleurs pleine d’objets qui servent périodiquement et qu’il fait bon emprunter.

Il n’y a aucun échange d’argent entre les membres.

Comment ?

L’abonnement annuel coûte 60 $, mais il y a une période d’essai de 90 jours gratuite.

L’équipe du Partage Club travaille sur une étape de vérification supplémentaire qui permettrait d’augmenter le niveau de confiance entre prêteurs, car on se fie essentiellement à la bonne foi des membres pour l’instant.

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L’application Partage Club

Toutefois, Fauve Doucet explique que la proximité joue déjà un rôle important dans l’équation.

« La probabilité de revoir une personne dans le futur fait que l’on fait davantage confiance à quelqu’un », dit-elle, étude à l’appui.

À cela on pourrait ajouter un processus de vérification de l’adresse avec une preuve de validité de résidence demandée ainsi qu’une évaluation des membres après une transaction, comme ça se fait par exemple sur Airbnb. Des membres recevraient ainsi la mention « digne de confiance ».

Et ensuite ?

Si le Partage Club a été pensé pour des voisins de quartier, l’application attire l’attention pour des utilisations plus larges, explique sa fondatrice.

L’Université Laval vient d’y adhérer, ce qui va permettre aux professeurs et aux étudiants de faire des échanges sur le campus.

Fort pratique pour des jeunes qui s’installent en appartement le temps des études, explique Fauve Doucet.

Un promoteur immobilier a aussi décidé d’offrir l’application à ses clients.

Dans ces nouveaux modèles d’affaires, le client peut payer des frais fixes au Partage Club, frais établis selon les prévisions d’adhésion et qui seront revus selon le nombre réel d’abonnés dans sa communauté.

C’est aussi ce que font les municipalités qui ont déjà appuyé le club, dont Crabtree, Prévost et Belœil. Elles peuvent ensuite offrir des abonnements à tarifs réduits ou gratuitement à leur population. Pour elles, il y a plusieurs avantages, notamment de réduire la quantité d’objets inutilisés qui finissent dans les déchets.

Des entreprises entrent aussi dans la danse en proposant un club privé pour leurs employés. Dans ce cas, le membre a accès à son club de quartier et à son club d’entreprise, avec le même abonnement payé par l’employeur. « Pour l’employeur, dit Fauve Doucet, c’est un geste d’impact social et d’impact environnemental. »