L’innovation

Suis-je admissible au Régime canadien de soins dentaires (RCSD) ? Si je cotise 5000 $ à mon REER, combien d’impôt j’économise ? Quels sont les programmes qui existent pour financer les études de mes enfants ?

En ce début d’année où bien des gens prennent des résolutions pour mieux gérer leurs finances personnelles, trouver des réponses à des questions qui paraissent complexes peut devenir un exercice périlleux, voire décourageant. C’est là que Sérafin entre en scène. Il ne s’agit pas ici du célèbre personnage avare des Belles Histoires des pays d’en haut, mais d’un outil d’intelligence artificielle avec qui les utilisateurs peuvent échanger en ligne sur une multitude de sujets : hypothèque, REER, impôts.

« Sérafin est composé d’une équipe multidisciplinaire qui compte plusieurs agents issus de différents domaines financiers : en fiscalité, en impôts, en programmes gouvernementaux », explique en entrevue Maly Charbonneau, cofondatrice et chef du marketing de WelcomeSpaces, la plateforme québécoise qui a mis Sérafin au monde. « Il va interagir avec ces personnes-là pour obtenir les meilleures réponses. »

L’histoire

Le projet Sérafin a été développé par WelcomeSpaces, un site québécois qui répertorie plus de 250 experts en finances personnelles (fiscaliste, courtier hypothécaire, comptable, professionnel de l’insolvabilité), au cours de la dernière année.

« On a fait une étude sur la littéracie financière au Québec. On s’est rendu compte que les 20-35 ans échouaient lamentablement dans les questions financières de base, souligne Mme Charbonneau. En constatant ça, on s’est demandé comment on pouvait démocratiser l’accès à l’expertise et, surtout, comment on pouvait rendre ça facile. »

En ce moment, Google est souvent la première source d’information utilisée par les gens qui ne savent plus où donner de la tête, selon Maly Charbonneau. Ils se retrouvent sur des sites gouvernementaux où les renseignements donnés ne sont pas toujours faciles à comprendre.

« Sinon, on va sur Facebook, où on trouve des groupes qui parlent de finances personnelles, ajoute-t-elle. La réalité : lorsqu’on regarde les réponses données, on constate qu’elles ne sont pas toujours véridiques. N’importe qui peut s’improviser gourou de la finance et donner de l’information. »

Face à ces constats, WelcomeSpaces, qui compte 10 employés et dont le siège social est situé à Repentigny, a décidé de créer cet outil.

À la suite de leurs échanges avec Sérafin, les utilisateurs qui décident par exemple de cotiser à leur REER et qui ne savent pas vers qui se tourner peuvent entrer en contact avec des professionnels répertoriés sur la plateforme. La « consultation » avec Sérafin et l’accès au bottin de comptables et autres fiscalistes sont gratuits. Ce sont les professionnels apparaissant sur le site qui paient pour y être. Ils ont ainsi accès à un bassin de clients potentiels. Les utilisateurs qui décideront ensuite de prendre rendez-vous avec eux devront évidemment payer pour les services.

L’avenir

Dans les semaines et mois à venir, WelcomeSpaces souhaite qu’un nombre grandissant d’internautes consultent Sérafin. « Comme c’est de l’intelligence artificielle, c’est évolutif. Plus les gens posent des questions et interagissent avec l’outil, mieux il apprend et plus il va devenir performant », explique Maly Charbonneau.

« On pense que Sérafin a le pouvoir de changer la relation que les gens ont avec leurs finances personnelles. On veut vraiment, dans les prochains mois, travailler à l’améliorer, surtout en ce qui concerne la vitesse et la constance des réponses. On a une équipe de professionnels qui vérifient les réponses qui sont données. »

Mme Charbonneau et son équipe veulent qu’éventuellement, Sérafin puisse lui-même faire le lien entre l’utilisateur et un professionnel, en fonction du profil du client : mère seule, étudiant, retraité…

« Quand on est à la recherche d’un professionnel de la finance, on n’a pas de manière simple de trouver quelqu’un. »

Dans ce contexte, Sérafin aura sans doute de la compétition. Maly Charbonneau ne s’étonnerait pas de voir d’autres plateformes et outils d’intelligence artificielle apparaître bientôt sur le web.