Au-delà des barrages et des immenses projets de la filière des batteries, le génie électrique se déploie un peu partout. Portrait d’une jeune ambassadrice du secteur : Cassie-Anaïs Savoie, étudiante de 22 ans à Polytechnique Montréal, à qui l’engagement a valu en février 2023 la Bourse de leadership au féminin Hatch commémorative – 6 décembre 1989.

« Je pense que la mission première de la profession, c’est résoudre des problématiques liées aux enjeux de notre société, ce qui me correspond », explique en entrevue la passionnée de mathématiques et de physique, qui a trouvé sa voie en participant au concours intercollégial Science, on tourne !, où des ingénieurs et des étudiants en génie l’ont éclairée sur ce vaste domaine.

Nombreux débouchés

Les débouchés innovants en génie électrique sont nombreux au Québec, affirme l’étudiante originaire de la Gaspésie, soulignant l’importance d’Hydro-Québec, de l’industrie éolienne dans sa région natale et de tout ce qui touche la robotique, l’automatisation. Cassie-Anaïs, qui se spécialise en bio-instrumentation et en automatisation, aspire justement à travailler avec les robots automatisés destinés aux chaînes de montage ou au domaine médical.

Les télécommunications, notamment la 5G, intéressent aussi énormément de gens, mentionne-t-elle.

Bref, « le génie électrique, c’est large, poursuit-elle. Et c’est l’un des acteurs premiers pour tout ce qui est énergie renouvelable et développement durable ». Des enjeux écologiques qui, à l’instar de nombre de ses pairs, constate-t-elle, l’interpellent au plus haut point.

PHOTO DENIS GERMAIN, LA PRESSE

Cassie-Anaïs Savoie, étudiante en génie électrique à Polytechnique Montréal

Ce que je souhaite comme ingénieure, c’est qu’on mette à profit nos connaissances pour trouver des solutions qui feront avancer les choses en écologie et en développement durable. Ce sont des enjeux qui tiennent à cœur à ma génération. On entend parler de leur importance depuis qu’on est tout petits.

Cassie-Anaïs Savoie, étudiante en génie électrique à Polytechnique Montréal

À Polytechnique, il en est d’ailleurs beaucoup question, se réjouit-elle. « On remet en question nos programmes pour l’amélioration continue, on veut que le développement durable prenne toujours plus de place dans les programmes, on veut des conférences sur le sujet, énumère-t-elle. On a même mis en place une politique de développement durable. »

Par exemple, dans le cadre de leurs activités, les étudiants calculent les émissions de gaz à effet de serre inhérentes à leurs déplacements ou réclament de la part des entreprises visitant Poly des objets promotionnels plus durables. « On dit aux entreprises qu’on est conscients de ces enjeux et qu’on agit en conséquence. »

Durabilité

« On est bien partis, assure Cassie-Anaïs Savoie. C’est important que les avancées qu’on fait, que les solutions qu’on trouve tiennent compte de ces enjeux. La durabilité, c’est une valeur vraiment importante pour moi. Je nous souhaite ça comme société. »

Quel message transmettrait-elle finalement à des jeunes afin de les attirer en génie électrique ? « Si vous aimez les math, que vous êtes curieux, patenteux – petite, j’étais du genre à démonter des objets défectueux –, tellement de portes s’ouvrent à vous. Et c’est vraiment facile de changer de branche de génie. »

« Les gens semblent incertains des tâches d’un ingénieur, la profession intrigue le public, mais beaucoup de gens sont ouverts à parler de leur métier et de leurs études, dit-elle. N’hésitez pas à poser des questions... et à foncer pour les sciences ! »