Dix ans après sa naissance, l’effet du mouvement Le 12 août, j’achète un livre québécois se fait encore et toujours sentir. Cette année, ce sont beaucoup des livres qui viennent tout juste de sortir qui ont été les grands gagnants de la journée, nous apprend le palmarès Gaspard, qui recense les ventes au détail dans les librairies indépendantes.

Par exemple, en littérature, c’est La rumeur du ressac, de Line Richard, qui vient tout juste de remporter le prix Robert-Cliche, qui arrive au sommet des ventes, suivi de Kau Minuat – Une fois de plus, de Joséphine Bacon, lui aussi sorti au début du mois d’août. Mais des valeurs sûres figurent également dans les dix premières positions, comme Kukum, de Michel Jean (2020), et Là où je me terre, de Caroline Dawson (2021), et d’autres romans qui ont bénéficié d’une bonne presse depuis un an, comme Ce que je sais de toi, d’Éric Chacour (troisième position), et Les marins ne savent pas nager, de Dominique Scali (quatrième position).

En jeunesse, ce sont aussi trois nouveautés qui ont été le plus achetées le 12 août : Nutshimit – Un bain de forêt, de Melissa Mollen Dupuis et d’Elise Gravel (qui occupe à elle seule trois des dix premières positions), Aventurosaure – Volume 5, de Julien Paré-Sorel, et Le tiroir des bas tout seuls, d’Orbie.

En bande dessinée, sans surprise, c’est Rose à l’île de Michel Rabagliati, sorti juste avant le 12 août, qui s’est le plus vendu.

Il est suivi du Petit astronaute, de Jean-Paul Eid, qui de son côté a été lancé il y a plus de deux ans.

Le site Les libraires, qui recense les ventes en ligne seulement, confirme d’une certaine manière ce palmarès, puisque Rose à l’île figure en première position du top 100 des ventes du 12 août, Nitshimit, en deuxième et La rumeur du ressac, en quatrième.

Des habitudes d’achat modifiées

Outre les titres les plus vendus, l’effet du 12 août se répercute sur l’ensemble des livres offerts en librairie. Dans les nouveautés en fiction, par exemple, le nombre de titres différents vendus a augmenté de 113 % – il y en avait 424 les quatre samedis précédents, et 903 le 12 août. Pour les livres publiés il y a plus d’un an, on passe de 1478 titres différents avant le 12 août à 3794 le jour même, une augmentation de 157 %.

En 10 ans, conclut l’étude de Gaspard, le 12 août a profondément modifié les habitudes d’achat, et c’est le secteur de la littérature qui en sort gagnant. Avant 2014, ce secteur représentait 9 achats sur 100 livres en librairie, alors que le secteur scolaire occupait la plus grosse part du gâteau, avec 41 sur 100. Cette année, la proportion est carrément inversée, puisque c’est 41 livres de littérature sur 100 qui ont trouvé preneur le 12 août.