Un nouveau stress est apparu dans notre quotidien ces dernières années. Un stress nouveau genre, que vous connaissez déjà ou que vous connaîtrez probablement au fil des prochaines années puisqu’il est directement lié à l’autonomie de nos voitures électriques : le stress de la recharge...

Les pensées sont récurrentes. On pense à notre dernière charge, au nombre de kilomètres qui nous restent à parcourir, à ce qu’on a de disponible pour atteindre la prochaine borne qui... se situe où, au juste ? Est-ce qu’on arrivera à temps ? Et si oui, combien de temps nous faudra-t-il pour recharger le tout ? Trop long...

Mauvaises sensations que tout cela. Voilà pourquoi je m’intéresse à une nouvelle technologie développée par la NASA qui est susceptible de nous venir en aide en accélérant le processus de recharge de nos véhicules électriques.

En fait, la NASA n’a pas pensé à nous de prime abord. Sa technologie a été conçue pour de futures missions spatiales. Or, le fait est que même si on ne vise pas la Lune, ladite technologie pourrait aider à recharger nos voitures, et ce, en cinq minutes seulement. Explications.

La Station spatiale et nous, même combat

La technologie qui nous interpelle ici a pour nom : Flow Boiling and Condensation Experiment (FBCE pour ceux de mon genre qui aiment aller au plus vite).

Le FBCE, donc, créé par une équipe formée d’experts de la NASA et de chercheurs de l’Université de Purdue, en Indiana, est un dispositif de refroidissement qui sera utile pour les missions spatiales, du fait qu’il aura la capacité de refroidir certains équipements qui doivent atteindre des températures bien précises. On peut penser aux systèmes de fission nucléaire utilisés pour les missions vers la Lune, ou vers Mars.

Le tout est encore tout récent. La Station spatiale internationale a reçu l’équipement en août 2021 et a commencé à diffuser de l’information sur cette nouvelle technologie au début de l’année 2022, mais on prévoit déjà son utilisation sur Terre.

Quand on aime la vitesse

Pour nos véhicules électriques, il s’agit effectivement d’une technologie qui pourrait bien résoudre les problèmes de lenteur des temps de recharge en éliminant la chaleur créée pendant cet exercice. Autrement dit, on a trouvé le moyen de refroidir les câbles pendant la recharge.

Il faut savoir qu’à ce jour, avec la majorité des bornes, on doit compter plus de 20 minutes pour recharger sa batterie. Et ça, c’est si on a la chance d’avoir accès à une station de recharge rapide, car en d’autres occasions, les vitesses de recharge peuvent nous soumettre à des temps d’attente de quelques heures avant de pouvoir enfin reprendre le volant. Agaçant, vous dites ?

Le fait est que la majorité des chargeurs grand public prennent en charge des courants allant jusqu’à un maximum de 150 ampères.

Certains chargeurs modernes fournissent pour leur part des courants allant jusqu’à 520 ampères, mais ne sont pas la norme. Avec les systèmes existants, si on va au-delà de ces ampérages, l’intensité augmente considérablement et il y a risque de surchauffe. On ne veut pas ça.

Pour qu’on puisse recharger sa voiture en cinq minutes, l’agence spatiale internationale précise qu’un chargeur doit fournir un courant de 1400 ampères, minimum. Or, la NASA estime que son système de recharge peut fournir jusqu’à 2400 ampères de puissance... Voilà qui change la donne.

Le tout grâce à ce fameux système de refroidissement qui permet de multiplier le nombre d’ampérages par 4,6 sans risque de surchauffe, le tout grâce à un liquide qui peut se retrouver dans le câble, qui ne conduit pas le courant et qui peut absorber la chaleur émise. En fait, ce système pourrait éliminer jusqu’à 24,2 kilowatts de chaleur.

Un stress de moins

La technique est encore expérimentale. Les batteries de nos véhicules ne sont pas encore adaptées pour être compatibles avec ce type de système, et une enfilade de tests est à venir.

Il n’en demeure pas moins que cette technologie venue tout droit de l’espace est en plein développement et qu’elle apparaît prometteuse pour l’avenir. À tout le moins, elle entre résolument dans la foulée de tous les efforts qui sont mis par les chercheurs pour rendre la voiture électrique aussi simple à utiliser que la voiture thermique.

À ce jour, les personnes qui hésitent à acquérir un véhicule électrique sont souvent freinées par les impératifs de l’autonomie du véhicule. En ce sens, cette technique de recharge en cinq minutes est résolument intéressante.

Elle permet non seulement d’éliminer un inconvénient de taille, mais également un stress qu’on ne veut pas s’ajouter dans la vie. Il ne reste plus qu’à espérer que l’industrie automobile pourra adopter cette technologie rapidement pour qu’elle devienne la norme sur nos véhicules électriques.