On connaît les mois d’avril québécois. Travaux de construction, gel, dégel, poids lourds qui font des ravages, autant d’éléments qui agissent sans scrupule sur la défiguration de nos routes du Québec lorsqu’arrivent les premiers redoux. Et si je vous disais qu’il m’arrive parfois qu’au volant, au printemps, je sois carrément exaspéré... Suis-je le seul ?

Dire que les bosses et les nids-de-poule que l’on retrouve beaucoup trop souvent sur nos routes sont désagréables relève de l’euphémisme. Et c’est sans compter la facture des bris qu’ils peuvent provoquer sur nos véhicules si on n’arrive pas à les éviter à temps.

Retrouvons le sourire

Si j’amène le sujet des nids-de-poule dans cette chronique, ce n’est pas pour vous faire sacrer intérieurement. C’est plutôt qu’une nouvelle technologie qui se trouve en cours de développement me redonne soudainement le sourire.

Que diriez-vous si, lorsque vous ne pouvez éviter l’un de ces fameux nids-de-poule, votre véhicule électrique pouvait prendre l’énergie qui est produite par le choc ressenti et la mettre à profit en la convertissant en énergie utilisable pour votre voiture électrique ?

Avec l’état de nos routes, voilà une idée qui aurait bien pu surgir de la tête d’un Québécois, mais non. L’idée est plutôt allemande. Elle vient de BMW, qui est en train de mettre au point un nouveau système de suspension conçu pour faire exactement ce que je viens de vous décrire.

On parle ici d’un système qui sera capable d’emmagasiner l’énergie qui est dégagée par le mouvement des roues d’un véhicule électrique qui absorbe le choc d’une bosse, d’un nid-de-poule ou de toute autre imperfection de la route, incluant les dos d’âne. Le constructeur automobile vient de déposer un brevet en ce sens auprès de l’office des brevets allemand.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Les réparations entraînées par les nids-de-poule peuvent s’avérer coûteuses.

Emmenez-en, du progrès

Ainsi donc, on n’arrête pas le progrès, semble-t-il. Après les efforts des constructeurs automobiles pour développer des moyens d’augmenter l’autonomie des véhicules électriques, après les recherches qui se multiplient pour concevoir des batteries de véhicules électriques dotées d’une autonomie aussi grande que les voitures à essence, voilà que BMW réinvente l’univers de la suspension.

Les informations qui circulent sur le sujet actuellement proviennent de la demande de brevet qui a été déposée, brevet qui propose cette conception ingénieuse et généreuse pour gagner de l’énergie.

Avec cette invention, lorsque le conducteur roule sur une bosse et qu’en réaction, la roue du véhicule se déplace, cette technologie fait en sorte qu’un générateur est actionné et que de l’énergie est générée.

Avec cette innovation, non seulement on sera désormais en mesure de capter cette énergie, mais en plus cette énergie pourra être refoulée et acheminée par la suite à un groupe électrogène qui, à son tour, la convertira en électricité utilisable pour charger la batterie du véhicule électrique et lui faire gagner de l’énergie supplémentaire. Et voilà le travail.

Bon, l’énergie gagnée par cet exercice ne sera certainement pas suffisante pour vous épargner une recharge, la batterie ne se rechargera pas complètement en poursuivant sa route après avoir heurté un nid-de-poule, mais, quand même, elle pourrait alimenter les lumières, la radio, le système de climatisation, bref, tout ce qui provoque beaucoup de demande sur la batterie en temps ordinaire.

Une option de luxe

On s’entend, il est à prévoir que, lorsque la technologie de suspension à capture d’énergie de BMW arrivera sur le marché, elle ne sera certainement pas à bas prix.

L’option sera probablement considérée comme une option de luxe, moyennant un joyeux supplément à l’achat. Cela dit, elle pourrait néanmoins s’avérer séduisante pour celui ou celle dont le trajet quotidien est rempli de nids-de-poule saison après saison. Personnellement, je sais que je pourrais en faire un bien bon usage lors de mes nombreux allers-retours à Montréal pour honorer certains de mes contrats professionnels.

Si cette nouvelle technologie peut m’éviter de défiler quelques jurons bien sentis au volant chaque printemps et, encore mieux, si elle peut me soulager de quelques factures salées chez le garagiste, il n’est pas dit que je ne m’offrirais pas ce petit luxe. Ce sera à voir.

Actuellement, c’est le modèle berline phare i7 de BMW qui est pressenti pour accueillir cette suspension nouveau genre. Cela dit, dès qu’elle sera sur le marché, parions que d’autres constructeurs suivront, car si BMW a visiblement une longueur d’avance sur les autres avec le dépôt de son brevet, l’entreprise allemande n’est pas la première à y avoir pensé.

D’autres constructeurs ont déjà eux aussi travaillé sur des systèmes semblables et pourraient éventuellement emboîter le pas. La course est amorcée.

Godin ambassadeur de la Formule ETS

PHOTO FOURNIE PAR FORMULE ETS

Membres du club scientifiques Formule ETS

Suite logique de son implication dans le virage vert de l’automobile, Bertrand Godin est devenu lundi l’ambassadeur FORMULA ETS de l’École de technologie supérieure de Montréal (ETS).

La Formule ETS est un club scientifique d’environ 20 étudiants de l’ETS qui conçoivent, construisent et valident des voitures de course depuis 1988. En 2020, la Formule ETS a pris le virage vert pour se consacrer aux prototypes entièrement électriques.

« Il me semble évident que l’électrification des sports motorisés est l’un des défis à court terme auxquels est confrontée la communauté sportive, a expliqué Bertrand Godin. Il est évident que les membres du club travaillent dur pour mettre au point leur prototype et faire découvrir leur voiture aux passionnés de course. J’ai le bonheur et le grand plaisir de partager ma passion pour le sport avec ces jeunes génies qui sont déterminés à faire une différence. »

« Nous sommes extrêmement fiers de compter Bertrand Godin comme ambassadeur de la Formule ETS. Bertrand nous propose non seulement son temps, mais aussi son savoir-faire dans le développement du prototype et dans la préparation de nos pilotes. Bertrand Godin est une légende vivante du sport automobile et un précurseur dans l’électrification du sport automobile. C’est un privilège de le compter parmi nous », soutiennent les membres de la Formule ETS.

Le prototype 2023 et toutes les nouveautés de la saison seront dévoilés en mai prochain.