Après des décennies d'insouciance les Américains constatent, dépités, que les prix à la pompe flirtent désormais avec le cap des 4 dollars le gallon, sans espoir de rémission à court terme.

Le moins que l'on puisse dire est que leur réaction a été rapide : les automobilistes américains roulent moins.

En effet, depuis le début de l'année, la variation des kilomètres parcourus dans le pays par rapport à l'année précédente est désormais négative. Il faut remonter vingt-huit ans en arrière, après le choc pétrolier de 1979, pour trouver un tel recul collectif dans l'usage de l'automobile, constatent les analystes de Crédit Suisse.

Les signes d'un tel comportement, désormais, se multiplient : durant le long week-end de Memorial Day, le mois dernier, le trafic sur les routes du pays était en baisse de 8 %, tandis que l'opérateur ferroviaire Amtrak enregistrait une hausse de 11 % de sa fréquentation.

Les compagnies aériennes seraient ravies de capter tous ces clients potentiels si elles n'avaient pas elles-mêmes réduit très fortement leur nombre de vols, en raison, là aussi, de la flambée du kérosène, leur carburant dérivé de l'essence.