Si le monde automobile nord-américain a une caractéristique, c'est sans doute son amour indéfectible des grosses cylindrées. Or, tant le prix du carburant que les nouvelles contraintes environnementales contribuent à rendre les six et huit cylindres de moins en moins populaires.

À l'opposé, les plus petites cylindrées ont la cote. En quatre ans, les parts de marché des véhicules animés par un moteur à quatre cylindres ont pratiquement doublé. En fait, ils comptaient pour tout près de la moitié de tous les véhicules neufs vendus aux États-Unis en mai dernier, selon l'organisme Power Information Network, division de la société JD Power et Associés.

En additionnant les statistiques canadiennes à ces résultats, aucun doute que plus d'un véhicule sur deux vendu en Amérique du Nord est propulsé par un quatre cylindres, une première depuis que l'organisme américain compile ces données. La part de marché des véhicules à moteur quatre-cylindres il y a quatre ans à peine était d'à peine 28%.

Celle du gros V8 connaît le sort inverse. L'an dernier, alors que le prix de l'essence plafonnait sous les 1,20$ le litre, les véhicules à moteur V8 représentaient 21% du marché nord-américain. En mai, ils totalisaient 16%.

Les icônes pâlissent

Naturellement, les constructeurs qui misaient jusqu'ici sur des véhicules proposant les plus grosses cylindrées sont les premiers témoins de ce phénomène. En 2001, le VUS Explorer de Ford était au troisième rang des véhicules les plus populaires en Amérique du Nord, derrière les camionnettes F-150 et Silverado, des produits Ford et Chevrolet. En 2008, il se retrouve au 63e rang.

Chez Chrysler, ce n'est pas mieux. «Les concessionnaires Toyota ont vendu 10 fois plus de sous-compactes Yaris que les concessionnaires Dodge n'ont vendu de Durango», lit-on dans le rapport de JD Power.

Chez Ford et Chrysler, la solution semble de miser sur plusieurs petites améliorations techniques, allant de l'allègement des véhicules à une aérodynamique plus efficace afin d'en réduire la consommation. Si ce n'est pas suffisant, on troquera le V8 de certains modèles pour un V6 turbo, une option que Ford considérerait plus que sérieusement pour sa camionnette F-150, à l'heure actuelle.

Du côté de General Motors, en plus des compressions annoncées au début du mois, certaines icônes commencent à pâlir avant même d'avoir vu le jour. Par exemple, le coupé Camaro, qui devrait être mis en marché d'ici 2009, pourrait hériter d'un moteur à quatre cylindres de série, et non d'un V6. C'est du moins ce qu'a laissé entendre le vice-président de GM, Bob Lutz, dernièrement.