Elle ne signale pas un virage non protégé. Ni une interdiction de tourner à gauche. Encore moins un virage autorisé seulement si aucune voiture n'arrive dans l'autre sens.

La semaine dernière, La Presse a publié des informations erronées sur une flèche rouge qui est installée à un nombre grandissant d'intersections.

 

Cette flèche rouge signifie qu'il faut s'arrêter et attendre l'apparition d'une flèche verte. Elle fait habituellement partie de feux de circulation qui règlent des voies réservées au virage à gauche, sur les grands boulevards comme l'avenue du Parc au coin de l'avenue des Pins, ou la rue Notre-Dame au coin de la rue Frontenac.

«Nous avons introduit cette signalisation au début des années 2000», explique Michel Trépanier, du ministère des Transports du Québec.

«Il y avait auparavant une confusion, et plusieurs études américaines et canadiennes montraient que les virages à gauche sont des occasions propices aux accidents. Il y a depuis eu des études qui confirment que la flèche rouge diminue les accidents.»

Faute de temps pour chercher dans les archives, M. Trépanier n'a toutefois pas pu fournir ces dernières études à La Presse. L'Ontario, l'Alberta et quelques États américains ont aussi adopté la flèche rouge.

Pas de virage au feu rouge

La flèche rouge peut-elle créer de la confusion? «Non, dit M. Trépanier. C'est bien clair dans le code: quand on voit un feu rouge, quelle qu'en soit la forme, il faut attendre le feu vert.»

Montréal a fait des études pour vérifier si les automobilistes comprennent bien le principe de la flèche rouge, qui se sont révélées positives, selon Guy Pellerin, un ingénieur du service de la circulation de la Ville.

Y a-t-il eu des études avant l'implantation, pour vérifier s'il y avait des problèmes à ces intersections? «Non, dit M. Pellerin. Mais en théorie, il y avait un problème.»

Deux spécialistes de la circulation de l'Université Laval consultés par La Presse, Guy Paquette et Jean-Marie de Koninck, ont cependant estimé, de façon indépendante, que l'introduction de la flèche rouge n'est pas nécessairement une bonne idée. «Il y a une multiplication du nombre de signaux différents et de la quantité de signalisation à chaque intersection, estime M. de Koninck. Et je ne suis pas convaincu qu'il faille faire des changements à partir d'un problème théorique qui n'a pas été directement observé.»

Si vous voyez des panneaux de signalisation qui prêtent à confusion ou si vous croisez des intersections mal conçues, faites parvenir un courriel à notre journaliste: mathieu.perreault@lapresse.ca

 

Aux états-Unis aussi

Les flèches rouges font aussi jaser chez nos voisins du Sud. Là aussi, de nouvelles règles de signalisation ont imposé les flèches vertes et rouges pour les virages à gauche. La différence, c'est que cette approche est fédérale, et donc heurte les habitudes de certains États. Pour compliquer le tout, l'Administration fédérale des autoroutes a aussi introduit une flèche jaune clignotante (équivalente à un feu vert rond et fixe), tout en interdisant les flèches rouges clignotantes qui, au Michigan et au Delaware, avaient le même rôle...

 

La gauche michigan

Au lieu de tourner à gauche, on continue jusqu'à la prochaine intersection, on fait un virage en U, puis on tourne à droite. C'est le «virage à gauche Michigan», ainsi connu parce qu'il est très courant dans les grands boulevards de l'État. Selon le ministère des Transports du Michigan, il diminue la fréquence des accidents au confluent de deux grands axes. On peut trouver cette géométrie à Montréal à certaines intersections du boulevard Crémazie, dans la section où la Métropolitaine est surélevée.