La remise à niveau du Chevrolet Traverse se fonde sans complexe sur le principe du «toujours plus». La nouvelle mouture s'allonge et pousse en hauteur et en largeur pour mieux toiser la concurrence.
Le Traverse abandonne ses rondeurs fonctionnelles pour des formes biseautées et oblongues, renonce à son comportement routier proche de celui d'une fourgonnette pour un « toucher de route » plus affûté, sacrifie à la « technomanie » et expie son sens du partage communautaire en installant le conducteur dans une sorte de cockpit.
Haute, anguleuse, large et juchée sur de gigantesques roues (20 po en option), cette seconde mouture n'est pas aussi joufflue que le modèle fondateur et c'est tant mieux. Le Traverse paraît encore plus robuste et majestueux. Rien ne manque. Ni le contraste des porte-à-faux ni le grand capot plat qui surmonte la plantureuse calandre hexagonale tatouée d'un tout aussi immense noeud papillon doré. Le Traverse, comme ses rivaux, en impose.
«Toujours plus» (et 2 tonnes avec le V6)
Sous ces dehors plus musclés se dissimulent de profonds changements. Cette remise à niveau se fonde sans complexe sur le principe du « toujours plus ». Le nouveau Traverse s'allonge et pousse en hauteur et en largeur pour mieux toiser la concurrence. Une inflation galopante qui ne se traduit pas, de l'aveu de ses concepteurs, par une prise de poids.
En fait, à les croire, ce serait plutôt l'inverse. Le Traverse serait en effet plus léger que son prédécesseur de quelque 160 kg. Mais ce chiffre ne touche que le modèle à quatre cylindres entraîné par ses seules roues avant. Qu'en est-il des déclinaisons V6 à rouage intégral plantureusement équipées ? Plus de deux tonnes, assurément.
Cette fuite en avant donne naissance à un véhicule dont les mensurations se rapprochent de celles du Tahoe qui, en dehors de sa plus grande robustesse (il est chevillé à une architecture de camionnette) et de sa capacité de remorquage plus élevée, n'a guère beaucoup plus à offrir que ce Traverse. Plus grand, plus gros et plus lourd, le Traverse est rassurant.
Intérieur spacieux comme un aréna
La légère inertie que l'on éprouve parfois au volant procure une sensation de bien-être plutôt que de frustration. D'ailleurs, aux commandes du Traverse, qui vous installe très haut au-dessus de la route, rien ne semble presser.
Les dimensions extérieures permettent d'offrir encore plus d'espace intérieur, peu importe la configuration choisie (sept ou huit places). On regrettera seulement, en matière de modularité, que le dispositif Smart Slide (dispositif qui facilite l'accès et la sortie à la troisième rangée de sièges) soit exclusivement intégré au siège derrière le passager avant. Pas derrière celui du conducteur. Économie de bouts de chandelles ? Excédent de poids à contenir ? Ou est-ce carrément un oubli ?
L'habitacle accueille par ailleurs de nouveaux aménagements et se fait tout aussi high-tech, y compris dans le modèle de base, avec pas moins de six prises USB à bord et un système d'infodivertissement efficace et convivial avec les deux plateformes les plus répandues de l'heure (Apple CarPlay et Android Auto). Soulignons également la présence de plusieurs rangements, d'un coffre volumineux et des places confortables, y compris dans la troisième rangée.
Bien plus dynamique que le modèle précédent
Élaboré sur un châssis monocoque, comme une auto, cet utilitaire offre le même confort qu'une berline, la vision panoramique en plus, et pratiquement la même vivacité sans prise de roulis, suspensions flottantes ou plongeon du train avant au freinage.
En fait, cette Chevrolet enchaîne allègrement les virages sur les petites routes sinueuses, un exercice où sa devancière ne brillait pas avec ses suspensions mal guidées. Le train avant gagne en vivacité et les réglages des trains roulants - fermes, mais pas trop tout de même - font oublier que l'on conduit un véhicule de plus de deux tonnes.
Les moteurs sont assez placides, mais on n'en demande pas davantage ; conduire un VUS comme une automobile sportive est un exercice non seulement absurde, mais rapidement lassant.
Le Traverse est proposé avec une motorisation quatre cylindres point trop gourmande pour peu qu'on ne la sollicite pas trop. Voilà qui est bien utopique. On lui préfère, et de loin, le V6 3,6 L dont les caractéristiques s'apparentent mieux à ce véhicule.
Mieux avec le V6
Relativement souple et point trop bruyant, ce moteur offre une accélération solide et des reprises qui le sont tout autant. En revanche, la consommation d'essence, elle, est décevante. Et ce, même si ce V6 compte sur un dispositif d'arrêt automatique efficace et s'adjoint les services d'une boîte automatique à neuf rapports correctement étagés. La vitesse de réaction de cette dernière est adéquate, mais la phase de rétrogradage est un peu lente toutefois.
La motricité est transmise aux roues offrant une bonne adhérence et contribue à donner de l'assurance au volant. Un sélecteur de mode de traction permet au conducteur d'effectuer des réglages en temps réel au mode de conduite en pressant un simple bouton sur la console centrale. Était-ce bien nécessaire d'offrir pareil système que la grande majorité des acheteurs ne comprendront pas ?
Le Traverse capte quelques legs de la fourgonnette d'autrefois. La modularité reste l'un de ses points forts et, grâce à ses dimensions imposantes, propose un habitacle spacieux et agréable. Une partition qui n'a rien de bien spectaculaire dans une catégorie où il devient de plus en plus compliqué de faire entendre sa différence.
Trois fleurs, trois tomates
On aime
Espace à revendre
Connectivité exceptionnelle
Dynamisme étonnant
On aime moins
Encombrement et poids
Consommation decevante (V6)
Prix montent rapidement en altitude
La facture
Fourchette de prix : 34 895 $ à 58 495 $
Transport et de préparation : 1700 $
Garantie de base : 36 mois / 60 000 km
Consommation réelle : 12,4 L/100 km
Visible dans les concessions : maintenant
Concurrentes à surveiller : Honda Pilot, Toyota Highlander, VW Atlas
Pour en savoir plus: www.gmcanada.com
Fiche technique
Moteur : V6 DACT 3,6 litres atmosphérique
Puissance : 310 ch. à 6800 tr/min
Couple : 266 ch. à 2800 tr/min
Poids : 2123 kg
Rapport poids/puissance : 6,84
Mode : intégral
Transmission de série : automatique 9 rapports
Transmission optionnelle : aucune
Diamètre de braquage : 11,9 m
Freins : à disque devant et derrière
Pneus : 255/55R20 (opt)
Capacité du réservoir : 60 L
Essence recommandée : ordinaire
Capacité de remorquage max : 2268 kg (V6)