Le Portugal sera, avec Israël et le Danemark, l'un des premiers pays à tester dès 2011 la voiture électrique à «zéro émission» de C02 développée par le groupe automobile Renault-Nissan, selon un protocole d'accord signé mercredi à Lisbonne avec le gouvernement portugais.

«Nous voulons être un laboratoire pour les voitures électriques», a déclaré le premier ministre portugais, José Socrates, lors de la cérémonie de signature de cet accord avec le constructeur automobile, en présence de plusieurs ministres de son gouvernement et des responsables de Renault-Nissan.

Dans le cadre de cet accord, le gouvernement portugais s'engage à créer les conditions favorables à l'introduction au Portugal de la nouvelle génération de voitures électriques dans un délai de trois ans.

«Nous voulons créer les conditions nécessaires pour que les utilisateurs de la nouvelle voiture électrique puissent le faire à des conditions avantageuses: au même prix qu'une voiture normale et sans difficulté d'accès à l'alimentation électrique» grâce à des «infrastructures permettant de charger ou de remplacer rapidement les batteries de ces voitures» sur l'ensemble du territoire, a indiqué M. Socrates, précisant que des avantages fiscaux sont également à l'étude.

La voiture électrique, qui devra être commercialisée au Portugal à partir de 2011, est prévue pour cinq passagers et aura une autonomie de 160 km, a précisé le vice-président exécutif de Nissan, le Portugais Carlos Tavares.

«Le Portugal est le premier pays à avoir mis en place un partenariat direct avec Renault», a souligné le patron du groupe Carlos Ghosn, sans communiquer le montant des investissements car «le modèle de développement est encore à l'étude».

Pour le Portugal, l'engagement dans ce projet a un double objectif. Il doit non seulement aider le pays à atteindre ses objectifs ambitieux en matière de réduction d'émissions polluantes, mais également lui permettre de réduire sa dépendance au pétrole.

«Les transports sont responsables d'un tiers des émissions de gaz à effet de serre. Alors s'attaquer aux transports, c'est une partie importante» du problème, a estimé le ministre de l'Economie Manuel Pinho, rappelant que le Portugal prévoit de produire 45% de son électricité à partir de sources renouvelables en 2010.

Plusieurs groupes portugais ont déjà manifesté leur intérêt pour ce projet. Energias de Portugal (EDP) est intéressé par une participation aux infrastructures d'alimentation de ces voitures électriques.

Outre EDP, M. Pinho a indiqué que plusieurs entreprises du secteur de la distribution, des concessionnaires d'autoroutes ou de la banque allaient également être associés à ce consortium. Ces groupes doivent étudier dans les prochains quatre mois les modalités de leur participation à ce projet.

Au cours de son discours, le chef du gouvernement portugais a regretté que l'Union européenne ne s'investisse pas d'avantage dans le développement de voitures propres.

«L'Europe devrait avoir plus d'ambition, a-t-il fait valoir. Ce mémorandum est la preuve que nous n'allons pas attendre les bras croisés les conséquences de ce troisième choc pétrolier.»

«C'est un long chemin, si bien qu'il vaut mieux commencer le plus tôt possible», a observé M. Socrates. «Nous voulons éviter que les prochaines générations soient dépendantes des impôts fixés par d'autres.»

Renault-Nissan s'est fixé l'objectif de devenir le premier constructeur automobile du monde à commercialiser à grande échelle une voiture tout-électrique, en pariant que ce type de véhicule à zéro émission polluante finira par peser 15% du marché mondial. Une expérience de commercialisation à grande échelle de voitures électriques est également prévue en Israël et au Danemark en 2011.