À la fois familiale légèrement surélevée à transmission intégrale, berline de luxe performante et voiture de tous les jours à six ou sept places, la Classe R explore à sa façon bien à elle le thème du véhicule multisegment. Cela a du mérite, mais à trop vouloir réunir des caractéristiques a priori contradictoires, le constructeur allemand donne ici l'impression de s'être égaré un peu.

Imposante et pourtant très affinée, cette Classe R a un éclat peu commun. Derrière les immenses portières nous attendent six ou sept places (à vous de choisir et c'est sans frais), installées en trois rangées. Selon la configuration retenue, quatre ou cinq d'entre elles peuvent s'escamoter en un tournemain pour augmenter le volume de chargement. Cependant, lorsque toutes les places sont occupées, la soute à bagages ne peut contenir que 266 litres, soit l'équivalent d'une Toyota Yaris.

Attention! Les options! Tableau de bord revêtu de matériaux légèrement moussés, ronce de noyer, compteurs fuselés: tout respire la qualité et le raffinement chez cette Classe R. Excepté les articulations un peu toc des coffrets de rangement et certains accostages imprécis, c'est la grande classe. Et plus encore si vous avez les poches creuses. Car voilà bien l'ennui avec cette Mercedes (et toutes les autres aussi): les options. Elles sont nombreuses, coûteuses et, hélas pour votre portefeuille, parfois indispensables.

Pas pour la ville Même s'il n'est pas dénué de volonté, le V6 3,5 litres éprouve un peu de difficulté à remuer la R de sa position statique, surtout lorsque tous les sièges sont occupés. Pour déplacer plus de 2,2 tonnes sans effort, le nouveau V8 de 5,5 litres est plus approprié, mais, attention, il consomme. À la réflexion, nous préférons, en soulevant le capot, apercevoir le trois litres turbodiesel, plus économe et gorgé de couple. Lourde, empesée, incapable de braquer court et guidée par une direction un peu «collante» à basse vitesse, la Classe R déteste aller en ville. Par contre, dès que l'horizon se dégage, cette Mercedes s'éclate et son poids pachydermique ne se ressent presque plus.