Après l’échec de la Phaeton, Volkswagen pointe de nouveau ses roues sur une spécialité réservée jusqu’ici aux marques haut de gamme. Sur la chaîne d’assemblage allemande délaissée par la CC défile désormais l’Arteon. Une berline cinq portes de près de 50 000 $ qui, à défaut d’épingler sur sa sculpturale carrosserie un blason prestigieux ou d’accorder une attention maladive aux détails, avance des arguments convaincants en matière d’habitabilité, de confort et d’économies.

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À défaut d’épingler sur sa sculpturale carrosserie un blason prestigieux ou d’accorder une attention maladive aux détails, l’Arteon avance des arguments convaincants en matière d’habitabilité, de confort et d’économies.

Ces dernières années, les marques spécialistes et les constructeurs généralistes se sont engagés dans un chassé-croisé plutôt paradoxal. Les premières cherchent à élargir leur assise et lancent des modèles financièrement plus abordables. Les seconds amorcent un mouvement inverse et multiplient les tentatives pour prendre pied au sein du cercle fermé des voitures de luxe. Voilà l’objectif fixé à l’Arteon : élever Volkswagen,

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La lunette enchâssée dans l’armature du hayon ouvrant ne se double d’aucun essuie-glace, mais son absence ne se fait aucunement sentir par temps pluvieux.

La direction canadienne de Volkswagen s’estime en mesure d’écouler les quelque 700 unités d’Arteon qui franchiront nos frontières en provenance de l’usine allemande d’Emdem au cours de la prochaine année. Pour ce faire, le distributeur canadien mise dans un premier temps sur ces consommateurs qui pleurent aujourd’hui la disparition de la CC, mais aussi sur une clientèle en quête d’une berline cinq portes élégante, fonctionnelle, bien équipée et qui, à défaut d’arborer un blason prestigieux, prend tout de même naissance dans le même pays que ses plus illustres rivales (Audi, BMW, Mercedes).

Des détails négligés

Plutôt imposante et soigneusement stylée, l’Arteon est une Volkswagen qui cherche non seulement à en donner pour son argent, mais aussi à susciter l’envie. C’est plutôt réussi avec ce large capot qui chevauche les puits de roue, cette calandre lamellaire qui fusionne harmonieusement les phares, sans oublier le profil arqué du toit. Celui-ci tombe élégamment sur la lunette enchâssée dans l’armature du hayon ouvrant. Ce dernier, étonnamment, ne se double d’aucun essuie-glace, mais son absence ne se fait aucunement sentir par temps pluvieux.

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Plutôt imposante et soigneusement stylée, l’Arteon est une Volkswagen qui cherche non seulement à en donner pour son argent, mais aussi à susciter l’envie.

Alors que ses concepteurs vantent une auto capable de faire vibrer la corde « émotionnelle » de la clientèle, l’Arteon affiche, de l’intérieur, le style soigné et rigoureux d’une beauté froide aux lignes horizontales et, pour tout dire, assez raides.

Hélas, c’est une énième réinterprétation de l’esthétique du constructeur allemand, alors que cette voiture qui se veut plus valorisante aurait sans doute tout intérêt à jouer une partition différente, plus originale.

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Les places avant procurent un dégagement suffisant et des baquets taillés pour abattre de longues distances.

Les dimensions extérieures généreuses trouvent écho à l’intérieur et dans la vaste superficie du coffre. Les places avant procurent un dégagement suffisant et des baquets taillés pour abattre de longues distances. À l’arrière, on compte deux véritables places. Une troisième au centre ? Seulement si l’occupant est prêt à composer avec le monticule qui s’élève du plancher et l’accoudoir rigide – celui-ci dissimule des porte-gobelets et comporte également une trappe pour faciliter le transport de longs objets – plaqué à son dos.

Par ailleurs, les grands gabarits trouveront à redire au dégagement sous pavillon, mais tous regretteront le manque de relief des assises arrière, la petitesse des espaces de rangement et, plus choquant encore, le manque de connectivité. Les deux seules prises USB à bord se trouvent à l’avant. Voilà un exemple qui laisse penser que les concepteurs ont coupé les coins ronds sur les détails. Et il y en a d’autres.

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La puissance du 2 L suralimenté qui anime l’Arteon est suffisante, mais ne s’exprime véritablement qu’à haut régime.

La petitesse du coffre à gants, incapable d’avaler le manuel du propriétaire, la disposition un peu insouciante de certaines commandes ou encore l’absence de tirettes dans le coffre pour rabattre « à distance » les dossiers de la banquette arrière. Des petits détails, mais auxquels une clientèle prête à dépenser 50 000 $ est en droit de s’attendre.

Routière paisible

L’Arteon, conçue à partir d’une architecture modulaire partagée par de nombreux autres produits du groupe Volkswagen, bénéficie de composants connus et largement éprouvés.

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Les roues de 20 po – au demeurant agréables à regarder – n’ajoutent aucune sportivité à ce véhicule qui affectionne les virages à grand rayon plutôt que les plus serrés.

L’amateur de voitures raisonnables, logeables, généreuses et plutôt bien dotées y trouvera son compte. La conduite n’est pas enthousiasmante, mais convaincante. Appréciez la nuance. Et la présence de suspensions adaptatives n’y change pas grand-chose. On a beau pianoter les différents modes de base ou les paramétrer individuellement, rien ne change vraiment. La direction conserve, en son point milieu, une légèreté agaçante à vitesse de croisière, mais appréciable en ville pour masquer autant que faire se peut le diamètre de braquage important de cette auto.

Sur une route correctement asphaltée, l’Arteon se révèle confortable, sûre et parfaitement stable. Cependant, à faible vitesse, les éléments suspenseurs éprouvent plus de mal à lisser les imperfections de la chaussée et entraînent certaines trépidations, surtout à l’arrière.

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L’Arteon affiche, de l’intérieur, le style soigné et rigoureux d’une beauté froide aux lignes horizontales et, pour tout dire, assez raides, une énième réinterprétation de l’esthétique du constructeur allemand.

Les roues de 20 po – au demeurant agréables à regarder – n’ajoutent aucune sportivité à ce véhicule qui affectionne les virages à grand rayon plutôt que les plus serrés.

La puissance du 2 L suralimenté qui l’anime est suffisante, mais ne s’exprime véritablement qu’à haut régime. L’étagement de la boîte automatique qui l’accompagne vise l’efficacité énergétique plus que les performances pures.

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Les dimensions extérieures généreuses trouvent écho à l’intérieur et dans la vaste superficie du coffre.

Le rendement est donc adéquat, pour peu que l’utilisateur ne considère pas ce véhicule comme une berline sport pur jus. Dans ce domaine, certaines rivales (voir onglet 4) proposent des groupes motopropulseurs plus énergiques, un comportement plus affûté, mais l’Arteon propose une autre façon de voyager avec élégance.

Partagez votre expérience

La Presse publiera prochainement l’essai des véhicules suivants : BMW X7, Chevrolet Blazer, Kia Telluride, Nissan Leaf PLUS, Toyota Corolla (y compris la Hatchback). Si vous possédez un de ces véhicules ou si vous envisagez d’en faire l’acquisition, nous aimerions vous entendre.

Volkswagen Arteon

FICHE TECHNIQUE

Moteur :

L4 2 L turbo

268 ch entre 5500 tr/min et 6500 tr/min

258 lb-pi entre 1950 et 5400 tr/min

Performances :

Rapport poids/puissance : 6,52 kg/ch

Accélération 0-100 km/h : 6,4 s

Vitesse maximale : 210 km/h

Boîte de vitesse :

De série : automatique 8 rapports

Optionnelle : aucune

Capacité du réservoir et essence recommandée :

68 L / Super

Consommation (Données du constructeur) :

Ville : 12 L/100 km

Route : 8,6 L/100 km

Combiné : 10,4 L/100 km

Dimensions (En millimètres) :

Empattement : 2841

Longueur : 4862 / Hauteur : 1871

Garde au sol : 138

Pneus :

245/45R18

Ensemble R-Line :

Un jeu de pneumatiques de 20 po (245/35R20) est proposé avec l’ensemble R-Line. Celui-ci est offert moyennant un débours additionnel de 2995 $. En échange de cette somme, l’Arteon reçoit aussi, notamment, un volant chauffant assorti de palettes pour le passage manuel des rapports. Un autre groupe d’options appelé PSM (2095 $) se trouve au catalogue de ce modèle. Il comporte une aide au stationnement, des capteurs de changement de voie et des caméras permettant d’avoir une vue à 360 degrés autour du véhicule.

Distinction canadienne :

L’Arteon adopte, au même titre que la vaste majorité des produits Volkswagen, l’architecture MQB. Contrairement au marché européen, l’Arteon nord-américaine soulève son capot uniquement à un moteur 2 L suralimenté auquel s’arrime une boîte automatique conventionnelle à 8 rapports et non à double embrayage. Autre élément technique à retenir, l’Arteon commercialisée au Canada compte sur un rouage à quatre roues motrices. Aux États-Unis, une version tractée figure également au catalogue.