Qu’arrive-t-il lorsque l’on greffe à un Jeep Wrangler Rubicon le V8 d’une Dodge Challenger Scat Pack ? La réponse à cette plaisanterie sans doute lancée à quelques reprises en levant le capot du légendaire baroudeur a maintenant un nom : le Jeep Wrangler Rubicon 392. Comme vous devez vous y attendre, il n’y a rien de sérieux dans ce contre-emploi d’une délicieuse absurdité.

C’est d’ailleurs à la mise à feu de son V8 de 6,4 L respirant au moyen d’une immense écope de capot qu’on le constate. Si vous vous trouvez entouré d’édifices qui servent de caisse de résonance, la sonorité grasse digne d’un muscle car des années 1960 s’amplifie et inonde rapidement l’habitacle. L’hilarité du moment nous suivra tout au long de l’essai routier en raison de l’insonorisation rudimentaire du Wrangler. Heureusement, pour préserver nos tympans, cet échappement peut – presque – se taire sur commande.

Pas uniquement une greffe de moteur

PHOTO FOURNIE PAR JEEP

L’adhérence sommaire sur l’asphalte des gigantesques bottines à gros crampons de 315 mm de large nous force à lever le pied au moindre virage.

C’est donc à une expérience guidée par cette mécanique gourmande de 470 ch que nous convie ce camion Frankenstein. Mais, au-delà de sa force brute, qu’on aime exploiter en départ arrêté en appuyant simultanément sur les pédales de frein et d’accélérateur pour l’éveiller, ce sont également les modifications apportées au châssis qui améliorent sa conduite.

Cela ne le transforme pas pour autant en Ford Bronco, en raison de la présence d’un pont avant rigide et d’une direction hydraulique qui, par moments, suggère bien plus qu’elle dirige, mais sa plateforme rigidifiée améliore grandement le comportement général et la tenue de cap. C’est nécessaire avec la vélocité décuplée dont la motricité est encadrée par un système à quatre roues motrices permanent, pour la sécurité. Les amortisseurs Fox monotubes tentent en parallèle, tant bien que mal, de maintenir ce Wrangler sur ses quatre roues, mais les mouvements de caisse restent excessifs en raison de l’important débattement des éléments suspenseurs. L’adhérence sommaire sur l’asphalte des gigantesques bottines à gros crampons de 315 mm de large nous force aussi à lever le pied au moindre virage se présentant bien plus rapidement qu’avec un Wrangler de série.

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L’habitacle du Jeep Wrangler Rubicon 392

Un exercice sans prétention, excessif dans tous les sens du terme et drôlement divertissant. Il cible indéniablement une clientèle bien précise tout en offrant une dernière prestation à cette mécanique appelée à disparaître pour laisser place à des six-cylindres en ligne.

Fiche technique 

  • Version à l’essai : Rubicon 392 Xtreme Recon
  • Prix (avec options, transport et préparation) : 115 635 $
  • Moteur : V8 ACC 6,4 L
  • Puissance : 470 ch à 6000 tr/min
  • Couple : 470 lb-pi à 4300 tr/min
  • Transmission : automatique à huit rapports avec mode manuel
  • Architecture motrice : moteur longitudinal avant, quatre roues motrices
  • Consommation (ÉnerGuide) : 16,5 L/100 km