(Roquebrune-Cap-Martin, France) C’est toujours une expérience impressionnante que de se trouver à bord d’une Aston Martin. Et plus encore d’en prendre le volant, surtout lorsque celle-ci est réussie.

Sans fleurs ni couronnes, Aston Martin a, dans la plus stricte intimité, mis un terme à la production de la DB11. Personne n’a versé de larmes en voyant disparaître cette voiture certes élégante, mais totalement dénuée de caractère. Sa successeure, la DB12, a pour mission de corriger le tir en se positionnant entre une Ferrari et une Rolls-Royce. Et à bien meilleur prix !

Aston Martin célèbre cette année son 110anniversaire. On s’en étonne presque. La firme anglaise a, au cours de sa longue histoire, frôlé la sortie de route plus d’une fois aux mains de bon nombre de ses mécènes. Au tour maintenant de Lawrence Stroll de proposer sa vision. Celle-ci consiste à réenchanter la marque, à la positionner plus clairement et à nouer de nouveaux partenariats (voir nos encadrés dans l’onglet « Fiche technique ») pour négocier le virage électrique qui se profile à l’horizon. Les chantiers sont nombreux. La tâche est immense.

  • Au volant, on ne se lasse jamais des entrées ni des sorties de virage. La DB12 les négocie comme si elle évoluait sur des rails.

    PHOTO FOURNIE PAR ASTON MARTIN

    Au volant, on ne se lasse jamais des entrées ni des sorties de virage. La DB12 les négocie comme si elle évoluait sur des rails.

  • L’Aston Martin DB12 est une main de fer dans un gant de velours.

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    L’Aston Martin DB12 est une main de fer dans un gant de velours.

  • De cet habitacle, on retient surtout le cuir souple et délicatement odorant, la moquette scandaleusement épaisse.

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    De cet habitacle, on retient surtout le cuir souple et délicatement odorant, la moquette scandaleusement épaisse.

  • Les deux baquets aménagés derrière sont une véritable une punition, même pour des enfants.

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    Les deux baquets aménagés derrière sont une véritable une punition, même pour des enfants.

  • Le châssis de l’Aston Martin DB12 bénéficie désormais d’une meilleure rigidité et de voies plus larges.

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    Le châssis de l’Aston Martin DB12 bénéficie désormais d’une meilleure rigidité et de voies plus larges.

  • L’écran de 10,25 po intègre un menu facile à consulter et à naviguer. Qui plus est, il est désormais compatible avec les applications CarPlay et AndroidAuto.

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    L’écran de 10,25 po intègre un menu facile à consulter et à naviguer. Qui plus est, il est désormais compatible avec les applications CarPlay et AndroidAuto.

  • Il n’y a pas lieu de pleurer l’absence d’un V12 sous son capot.

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    Il n’y a pas lieu de pleurer l’absence d’un V12 sous son capot.

  • L’Aston Martin DB12 a un caractère plutôt orageux que l’on apprécie une fois apprivoisés le poids et les dimensions imposantes (l’auto fait plus de 2 mètres de large).

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    L’Aston Martin DB12 a un caractère plutôt orageux que l’on apprécie une fois apprivoisés le poids et les dimensions imposantes (l’auto fait plus de 2 mètres de large).

  • Les paramètres de l’Aston Martin DB12

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    Les paramètres de l’Aston Martin DB12

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La DB12 n’incarne pas LE renouveau d’Aston Martin. En revanche, elle est la première pièce du casse-tête que Lawrence Stroll cherche à assembler. À partir d’ingrédients connus (ceux de la DB11), l’équipe d’Aston Martin se charge de concocter la recette de son chef qui se résume à peu près à ceci : une main de fer dans un gant de velours.

Véloce comme une Ferrari, raffinée comme une Rolls-Royce, Aston Martin se pose comme l’unique passerelle entre ces deux marques. McLaren ? Trop typée pour les circuits. Lamborghini ? Trop tapageuse. Bentley, alors ? Trop consensuelle.

Une âme

Jugeant sans doute l’appellation GT (Grand Tourisme) trop galvaudée, Aston Martin présente la DB12 comme une « Super Tourer ». En fait, seuls les propriétaires de DB11 apprécieront cette nuance. En effet, eux seuls pourront témoigner réellement des progrès accomplis dans tous les domaines. Le châssis, le même, bénéficie désormais d’une meilleure rigidité et de voies plus larges. La suspension, pour sa part, a été entièrement révisée, intégrant désormais des amortisseurs adaptatifs et — une première — un différentiel électronique.

Contrairement à la DB11, la DB12 a une âme. Et un caractère plutôt orageux que l’on apprécie une fois apprivoisés le poids et les dimensions imposantes (l’auto fait plus de 2 mètres de large). L’indolence de la DB11 s’est effacée au profit d’une tenue de route presque exemplaire.

Au volant, on ne se lasse jamais des entrées ni des sorties de virage. La DB12 les négocie comme si elle évoluait sur des rails. Ses pneumatiques, des Michelin Pilot Sport S 5, prodiguent à cette anglaise une adhérence phénoménale et une motricité exemplaire. On regrettera qu’Aston Martin n’ait pas profité de la sortie de ce nouveau modèle pour offrir un dispositif à quatre roues directrices. Celui-ci l’aurait assurément rendue plus agile, plus stable encore et moins pénible à garer. Le freinage est à la hauteur de cette puissance, mais celui-ci exige une certaine acclimatation en raison de ses caractéristiques pointues (modulation, température, dosage).

Cela dit, on se délecte à l’avance de pénétrer dans les tunnels. C’est là, sous ces voûtes, que le grondement métallique des huit cylindres monte à nos oreilles.

Son moteur, un V8 de conception Mercedes, se révèle souple et énergique à bas régime, mais se transforme en un volcan en éruption dès que le pied droit se fait lourd.

Et plus encore dès que le sélecteur de conduite se plante au mode Sport+, où les huit rapports de la boîte de vitesses s’enchaînent très vite pour suivre la cadence. En somme, il n’y a pas lieu de pleurer l’absence d’un V12 sous son capot. Celui-ci, plus lourd, plus assoiffé d’hydrocarbures, était, faut-il le rappeler, moins puissant que le V8 offert aujourd’hui.

Moderne, enfin

Fermons les yeux sur les deux baquets aménagés derrière — une punition, même pour des enfants — et sur le volume étriqué du coffre (équivalant à 262 L) pour nous concentrer sur le poste de pilotage. Celui-ci, pour la première fois chez Aston Martin, n’a pas à rougir de la comparaison en matière de connectivité.

L’écran de 10,25 po intègre un menu facile à consulter et à naviguer. Qui plus est, il est désormais compatible avec les applications CarPlay et AndroidAuto. Un « luxe » jusqu’à maintenant hors de portée de l’ensemble des produits de la marque, DBX (son récent VUS) compris. La marque anglaise a également eu la bonne idée de ne pas balancer toutes les commandes derrière l’écran. La console centrale se tapisse d’interrupteurs accessibles et qui n’exigent pas de quitter la route des yeux.

De cet habitacle, on retient surtout le cuir souple et délicatement odorant, la moquette scandaleusement épaisse et les options de personnalisation capables de mettre votre compte de banque à découvert. En tout cas, le mien.

Consultez le site d’Aston Martin

Aston Martin DB12

Fourchette de prix

281 800 $

Consommation

12,2 L/100 km

On aime

  • Agréable à vivre au quotidien
  • Cachet exclusif
  • Système d’infodivertissement (enfin) moderne

On aime moins

  • Plus svelte à regarder qu’à conduire
  • Utilisation limitée même si des pneus d’hiver existent
  • Places arrière symboliques

Notre verdict

La copie au propre de la DB11

Faites part de votre expérience

La Presse publiera prochainement l’essai des véhicules suivants : Acura Integra, Audi RS7, Ford Mustang et Toyota Crown. Si vous possédez l’un de ces véhicules ou si vous envisagez d’en faire l’acquisition, nous aimerions bien vous entendre.

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Fiche technique

PHOTO FOURNIE PAR ASTON MARTIN

Aston Martin DB12

Moteur

  • V8 DACT 4 L turbo
  • 671 ch à 6000 tr/min
  • 590 lb-pied de couple entre 2750 et 6000 tr/min

Performances

  • Poids à vide : 1685 kg (à sec)
  • Accélération (0-100 km/h) : 3,6 s
  • Vitesse maximale : 325 km/h

Boîte de vitesses

  • De série : automatique à 8 rapports
  • Optionnelle : aucune
  • Mode d’entraînement : propulsion

Pneus

  • 275/35ZR21
  • 325/30ZR21

Capacité du réservoir et essence recommandée

  • 78 L
  • Super

Dimensions

  • Empattement : 2805 mm
  • Longueur : 4725 mm/Hauteur : 1295 mm
  • Largeur : 2060 mm (rétroviseurs extérieurs rabattus)

Une étoile qui s’éloigne ?

PHOTO FOURNIE PAR ASTON MARTIN

Pour l’instant, les Aston Martin sont dotées de moteurs produits par la filiale AMG de Mercedes.

Pour l’heure, les Aston Martin s’animent de mécaniques produites par la filiale AMG de Mercedes, mais pour combien de temps encore ? La question se pose. Depuis plusieurs semaines déjà, on sait que les Aston Martin de Formule 1 seront propulsées par des moteurs Honda dès 2026. En outre, le groupe automobile chinois Geely (propriétaire notamment des marques Volvo, Polestar, Lotus) est depuis peu le troisième actionnaire (17 %) d’Aston Martin derrière le consortium dirigé par Lawrence Stroll (21 %) et le fonds souverain saoudien (18 %). Mercedes figure toujours parmi les actionnaires avec un peu moins de 10 % de parts.

Partenaire branché

PHOTO FOURNIE PAR LUCID MOTORS

Lucid Motors fournira des moteurs électriques à Aston Martin.

Pour accélérer sa transition vers le tout-électrique, Aston Martin ne se tourne pas vers Mercedes-Benz, mais plutôt vers Lucid Motors. La jeune pousse américaine fournira dès 2025 ses propulseurs à Aston Martin. La marque anglaise veillera cependant à les modifier quelque peu et créera également une architecture spécifique pour les accueillir.