Mazda a passé l’essentiel de son existence à faire les choses différemment. C’est ainsi qu’avec des moyens plus limités que ses rivaux, le petit constructeur d’Hiroshima a fait naître des sportives de répertoire à moteurs rotatifs (RX-7, RX-8), des roadsters ultralégers et attachants (Miata et MX-5) et de pétillantes compactes (Protegé, Mazda3). Malgré l’éloignement évident de cet héritage à poids plumes, le CX-90 s’inscrit dans cette philosophie opposée au statu quo.

Le design 

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Le Mazda CX-90 2024 en livrée hybride rechargeable

Le CX-90 inaugure une toute nouvelle plateforme à propulsion qui sert de base à une ambitieuse stratégie d’embourgeoisement. Cela change invariablement les proportions du véhicule. On dénote donc une partie avant passablement longue pour héberger les mécaniques longitudinales qui l’animent. De profil, on observe ainsi un habitacle plus « reculé » que celui des adversaires à mécaniques transversales. Dans le cas du CX-90, le dessin est raffiné et montre une belle assurance, mais empiète quelque peu sur la visibilité arrière, comme bien des produits Mazda. Les voies plutôt larges servent d’appui à de costaudes ailes. Cela dit, Mazda aurait probablement gagné à léguer à cette importante création un dessin plus remarquable sur la partie avant. Sa configuration peut paraître trop absorbée par la volonté d’uniformisation de la gamme de VUS du constructeur.

À bord  

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L’habitacle du Mazda CX-90 2024

Le panache extérieur se marie harmonieusement bien à l’habitacle du CX-90. La planche de bord constitue en soi un tour de force esthétique et ergonomique. La composition s’appuie sur une variété de garnitures ainsi que sur de nombreuses matières rehaussées par un arrangement cohérent de teintes. Une force tranquille émane de ces lignes tendues verticales. C’est aussi assemblé très soigneusement, ce qui donne l’impression d’être à bord d’un véhicule beaucoup plus onéreux que le prix exigé. Assis dans le confortable mobilier avant, on découvre cependant une carence évidente en regard à la contenance des rangements, malgré la large console centrale. La troisième rangée est aussi limitée en ce qui concerne l’espace pour les jambes, mais les passagers centraux bénéficient de l’espace nécessaire ainsi que d’une grande ouverture de portière.

Sous le capot 

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La mécanique de 340 ch (en option) du Mazda CX-90 2024 n’a pas l’aspect velouté des offres allemandes. Elle présente cependant beaucoup de souplesse.

Le six-cylindres en ligne turbocompressé de 3,3 L proposé de série change littéralement la donne dans le segment. Il ne faut toutefois pas se leurrer : cette mécanique de 340 ch (en option) n’a pas l’aspect velouté des offres allemandes. Elle présente cependant beaucoup de souplesse. Sous forte accélération, une vibration émane du train arrière, accompagnée d’une sonorité pas entièrement mélodieuse. En contexte de conduite relâchée, la douceur prévaut cependant et la consommation est raisonnable. Le système d’arrêt/redémarrage paraît toutefois trop engagé, ce qui provoque un important délai lorsqu’on tente de décoller d’une position stationnaire ou rendant difficile le maintien d’une vitesse de croisière sans régulateur de vitesse. Le groupe hybride composé d’un quatre-cylindres de 2,5 L adoucit grandement ces traits grâce à son moulin électrique plus impliqué et puissant, en plus d’avoir 40 km en banque.

Derrière le volant

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L’insonorisation permet d’avaler les kilomètres en toute quiétude.

Le CX-90 emploie une suspension avant à double triangulation, une configuration permettant entre autres de rendre le train avant plus incisif en virage. En raison d’une démultiplication qui nécessite beaucoup de rotations du volant, le VUS paraît néanmoins plus massif qu’il devrait l’être, surtout en manœuvre de stationnement. Le châssis affiche cependant un équilibre indéniable en contenant de belle manière le roulis, le plaçant tout en haut du palmarès dynamique de sa horde, sans toutefois avoir le tempérament type d’un véhicule à châssis à propulsion. Lorsqu’il est chaussé de jantes de 21 po, le roulement peut par ailleurs sembler sec par moments, un comportement qui ne crée pas de lassitude, mais qui expose les limites de ces amortisseurs dits fixes qui bénéficieraient d’un système adaptatif. Notons finalement l’excellente insonorisation qui permet d’avaler les kilomètres en toute quiétude.

Les technologies embarquées 

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L’écran du système multimédia du Mazda CX-90 2024

Le système d’infodivertissement s’appuie sur un écran horizontal qui est uniquement tactile lorsqu’on active Apple CarPlay et Android Auto. On se promène d’onglet en onglet au moyen d’une molette placée sur la console centrale et bordée de touches. Une seconde molette rotative est placée tout près pour le contrôle du volume. L’ensemble fonctionne plutôt bien et Mazda a apporté certains changements pour favoriser une navigation plus fluide. L’accès à Apple CarPlay est plus rapide : il suffit de pousser vers le bas la molette de contrôle à partir du menu d’accueil. Certes, on aurait aimé un peu moins de manipulations par moments et un écran d’instrumentation plus paramétrable, mais le système dispose d’une bonne définition d’image et d’un fond noir qui apaise l’œil. La chaîne Bose fait en outre un travail exemplaire dans son rendu sonore.

Le verdict  

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Le Mazda CX-90 2024 est un imposant projet, différent comme Mazda sait le faire, mais aussi imparfait.

Le Mazda CX-90 n’est pas qu’un autre simple VUS générique et insipide destiné à dégager à tout prix de juteuses marges bénéficiaires. Il est plutôt le fruit d’une réflexion poussée sur la manière dont le petit constructeur japonais entrevoit son avenir, tout en raffinement. C’est un imposant projet, différent comme Mazda sait le faire, mais aussi imparfait. Le paramétrage de ses mécaniques mériterait d’être peaufiné, tout comme celui de sa direction, nettement trop lente dans certaines circonstances. Sans être un défaut en soi, il ne plaira pas nécessairement à une clientèle qui cherche un volume intérieur excessif ou un roulement très duveteux. C’est, en somme, une première tentative convaincante et habilement positionnée en matière de prix avec une fourchette qui s’amorce à 45 900 $. La suite du récit sera fort intrigante.

Carnet de notes  

Un cousin plus court bientôt dévoilé

Mazda dévoilera cette semaine le CX-70, qui sera un cousin de plateforme plus court du CX-90. Au moment d’écrire ces lignes, rien n’a fuité sur cette proposition, mais on s’attend au même bouquet mécanique et probablement à un prix de départ légèrement allégé pour compenser l’absence de troisième rangée.

Un système hybride « léger » ou pas

Le six-cylindres dispose d’un petit moteur électrique de 17 ch qui l’appuie en accélération à basse vitesse pour diminuer la consommation de carburant. La version hybride rechargeable a droit à un moteur électrique de 173 ch permettant de déplacer le véhicule à lui seul sur environ 40 km mesurés lors d’un essai routier.

Une transmission maison

Contrairement à bien des concurrents qui font appel à des équipementiers, Mazda a développé sa transmission à huit rapports entièrement à l’interne. Elle est dotée d’un jeu d’embrayage plutôt qu’un convertisseur de couple pour l’efficience et son aspect compact. Sa prestation est bonne, mais elle trahit sa jeunesse par certains à-coups à basse vitesse.

Il peut aussi tracter

Selon les versions choisies, le CX-90 peut tracter une charge variant de 1588 kg à 2268 kg. La livrée enfichable a une capacité de remorquage de 1588 kg.

Des rabais gouvernementaux qui diminuent l’écart

La version hybride rechargeable peut bénéficier de rabais gouvernementaux totaux de 7500 $, ce qui diminue l’écart de près de 10 000 $ qui la sépare de la livrée à six cylindres.

Fiche technique  

  • Modèle à l’essai : Mazda CX-90 Signature à six cylindres
  • Moteur : L6 DACT 3,3 L turbocompressé
  • Puissance : 340 ch de 5000 à 6000 tr/min (avec essence à indice d’octane 93)
  • Couple : 369 lb-pi de 2000 à 4500 tr/min
  • Transmission : Automatique à 8 rapports avec mode manuel
  • Architecture motrice : Moteur longitudinal, rouage intégral
  • Consommation (ÉnerGuide) : 9,5 L/100 km (super recommandé, mais pas obligatoire)
  • Prix (avec options) : 66 245 $ (fourchette entre 48 730 $ et 66 245 $)
  • Concurrents : Chevrolet Traverse, Dodge Durango, GMC Acadia, Hyundai Palisade, Ford Explorer, Kia Telluride, Nissan Pathfinder, Subaru Ascent, Volkswagen Atlas et Toyota Highlander/Grand Highlander
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