Le Honda Pilot de septième génération n’a a priori rien de révolutionnaire, sur papier du moins. Toujours appuyé sur une plateforme à traction, il puise son entrain encore une fois dans un V6 de 3,5 L sans appui électrique pour mouvoir son imposante charpente abritant trois rangées de sièges. Au-delà de ce conformisme, ce VUS intermédiaire applique à la lettre la méthode Honda, qui valorise la somme de détails – souvent invisibles –, en opposition à une quête superficielle.

Le design 

PHOTO FOURNIE PAR HONDA

La présentation du Honda Pilot Trailsport est largement influencée par une représentation plus conventionnelle du VUS, misant sur un capot allongé et des piliers avant reculés ainsi qu’une costaude ceinture de caisse.

Le design de ce Pilot fait en quelque sorte un retour aux sources. À l’instar de sa première génération lancée en 2003, il mise dorénavant sur un dessin plus cubique et affirmé que la silhouette profilée de la cuvée précédente. C’est une présentation largement influencée par une représentation plus conventionnelle du VUS, misant sur un capot allongé et des piliers avant reculés ainsi qu’une costaude ceinture de caisse. La calandre horizontale en impose également et est complétée par des phares qui s’imbriquent dans les larges épaules du VUS. Les voies avant et arrière élargies et l’empattement légèrement allongé (70 mm) de sa nouvelle plateforme augmentent aussi cette impression de robustesse qui, encore là, ne verse pas dans la caricature, en ligne directe avec la vocation familiale du modèle.

À bord 

PHOTO FOURNIE PAR HONDA

L’habitacle du Honda Pilot

L’habitacle épouse aussi cette volonté de normalité. Les teintes plutôt neutres, à la limite de l’austère, adoucissent une présentation tout en horizontalité avec un rappel de la calandre dans le dessin des buses. La qualité des matières et la finesse du rendu n’atteignent pas le niveau d’un Mazda CX-90, mais l’assemblage demeure solide et l’aspect pratique n’a presque pas d’égal dans le segment. Il suffit d’observer l’ingénieuse conception des rangements dans les portières avant et arrière pour s’en convaincre. La console arrière amovible placée entre les deux sièges (une option) traduit aussi cette volonté de modularité. Ces places arrière sont d’ailleurs plutôt confortables, mais les assises demeurent basses, conséquence d’un épais pavillon. Honda y intègre en outre un mécanisme astucieux qui permet d’avoir accès à la troisième rangée avec la simple pression d’un bouton.

Sous le capot 

PHOTO FOURNIE PAR HONDA

Le V6 de 3,5 L produit 285 ch, soit à peine 5 ch de plus que la mécanique précédente.

Honda a mis à jour le V6 atmosphérique qui accompagne le Pilot depuis ses balbutiements. Ce moteur de 3,5 L fait toutefois l’impasse sur le système VTEC et adopte une configuration plus traditionnelle à double arbre à cames en tête sans le contrôle sur l’ouverture des soupapes qui changeait son chant à haut régime. Plus uniforme sur le plan sonore, il rappelle l’immense expertise de Honda en la matière avec une onctuosité et une progressivité de la puissance bien meilleures que la plupart des mécaniques turbocompressées. Certes, son déficit en couple (262 lb-pi) est plus notable à bas régime et sa puissance de 285 ch ne le transforme pas en sprinteur, mais son tempérament bien guidé par une transmission à 10 rapports en fait une pièce de choix qui consomme convenablement, sans néanmoins briller sur cet aspect (10,4 L/100 km en essai).

Derrière le volant

PHOTO FOURNIE PAR HONDA

Les aspérités sont gérées avec prévisibilité, limitant les secousses secondaires.

Au moyen d’une plateforme dont la rigidité a été grandement accrue, le VUS promet d’entrée de jeu d’être plus solide sur ses quatre roues. Si une telle affirmation est moins frappante pour un véhicule du genre, ce VUS se pilote – pardonnez le jeu de mots – passablement bien. La direction à démultiplication variable et dotée d’une colonne plus rigide présente une belle progressivité. Certes, il n’y a pas beaucoup de sensation ni de fermeté, mais elle limite la nécessité de faire de légères corrections pour garder le cap. Cette cohésion est aussi palpable sur le plan de l’amortissement. Les aspérités sont gérées avec prévisibilité, limitant les secousses secondaires. Notons aussi l’apport du nouveau rouage intégral de série doté d’un différentiel arrière capable de recevoir jusqu’à 70 % du couple, permettant d’améliorer la prestation hors route.

Les technologies embarquées 

PHOTO FOURNIE PAR HONDA

Plutôt rapide dans sa gestion des commandes, le système multimédia du Honda Pilot a le mérite d’être équipé de plusieurs boutons physiques à la fois sur le volant, sur la nacelle centrale et près de l’écran.

Ce Pilot reprend le système multimédia de dernière cuvée offert dans tous les modèles de Honda et qui se contrôle par l’entremise d’un écran tactile de 7 ou 9 po, selon les variantes. Plutôt rapide dans sa gestion des commandes, il a le mérite d’être équipé de plusieurs boutons physiques à la fois sur le volant, sur la nacelle centrale et près de l’écran. Le système en soi est facile d’approche et dispose d’une interface aérée pour limiter les distractions. L’instrumentation mélange le numérique à une aiguille physique pour l’indicateur de vitesse dans certaines livrées, alors que d’autres s’appuient sur un écran entièrement numérique de bonne définition. Du côté de la sécurité, toutes les versions sont pourvues d’éléments actifs plus performants grâce à l’utilisation d’un radar et d’une caméra avant aux champs de vision améliorés.

Le verdict 

PHOTO FOURNIE PAR HONDA

Le Honda Pilot est un guerrier de la normalité qui a peaufiné sa recette une fois de plus pour aspirer au podium de sa catégorie.

Durant la semaine passée derrière son volant, ce Honda Pilot n’a évidemment pas inspiré un enchaînement de superlatifs pour qualifier ses attributs. Le VUS s’est plutôt adapté à la routine quotidienne avec dévouement grâce à son habitacle spacieux et au confort indéniable de son mobilier et de son amortissement. Sa mécanique plus douce que bien des quatre-cylindres turbocompressés de la concurrence livre sa puissance adéquate progressivement, mais on aurait évidemment souhaité la possibilité d’opter pour un groupe hybride pour diminuer sa soif. Son comportement en outre très sûr, mais pas aussi prenant que le Mazda CX-90, l’épouse en souplesse. Un guerrier de la normalité, en somme, qui a peaufiné sa recette une fois de plus pour aspirer au podium de sa catégorie. C’est exactement ce qu’une famille recherche, et peut-être même plus.

Carnet de notes 

La version Trailsport pour du hors-route léger

Si vous pensez utiliser votre Pilot pour faire du hors-route léger, la livrée Trailsport propose une augmentation de la garde au sol de 22 mm ainsi que l’ajout de plaques de protection et un réglage personnalisé du rouage intégral.

Un différentiel arrière qui aide beaucoup

Le nouveau différentiel arrière de ce Pilot permet le transfert de 70 % du couple produit par le moteur vers l’arrière. Jusqu’à 100 % de ce couple disponible peut être par la suite acheminé à l’une des deux roues pour améliorer le comportement routier et la motricité hors route.

Ce V6 qui refuse de mourir

Ce V6 de 3,5 L reçoit l’apport d’une culasse à quatre soupapes par cylindre pour mieux respirer, en plus de l’injection directe ainsi que la désactivation de la cylindrée pour l’efficience énergétique. Sa transmission développée par Honda de 10 rapports peut sembler hyperactive par moments en raison de ses rapports courts, mais garde son régime bas.

Il peut tracter bien des objets

Avec 2268 kg de capacité de remorquage de série, ce Pilot peut tracter bien des remorques et roulottes.

Un volume cargo très concurrentiel

Avec 635 L disponibles derrière la troisième rangée, un chiffre qui augmente à 1685 L lorsqu’elle est rabattue, ce VUS est l’un des meilleurs du segment à ce chapitre.

Fiche technique 

  • Modèle à l’essai : Honda Pilot Trailsport
  • Moteur : V6 DACT 3,5 L
  • Puissance : 285 ch à 6100 tr/min
  • Couple : 262 lb-pi à 5000 tr/min
  • Transmission : automatique à 10 rapports avec mode manuel
  • Architecture motrice : moteur transversal avant, rouage intégral
  • Consommation (ÉnerGuide) : 11,8 L/100 km (Trailsport) ; 11 L/100 km (autres livrées)
  • Prix (avec options, transport et préparation) : 58 572 $ (fourchette de prix entre 51 772 $ et 63 972 $)
  • Concurrents : Chevrolet Traverse, Dodge Durango GMC Acadia, Ford Explorer, Hyundai Palisade, Jeep Grand Cherokee, Kia Telluride, Nissan Pathfinder, Mazda CX-90, Subaru Ascent, Toyota Grand Highlander et Volkswagen Atlas
  • Du nouveau en 2024 ? Aucun changement majeur
Consultez le site de Honda