La Mustang, c’est la queue d’une comète qui achève de se consumer. Apparue dans les années 1960, la Mustang proposait à la génération montante un véhicule financièrement accessible et d’allure sportive. Ainsi est née l’ère des pony cars, catégorie dont la Mustang sera vraisemblablement la dernière représentante. Un chapitre qui se referme. Encore un.

Dans quelques mois, la Mustang se retrouvera bien seule. Les Challenger et les Camaro, ses rivales naturelles, auront alors jeté l’éponge. La Mustang ? Elle entend résister encore quelque temps. Le jour où l’interdiction de vendre un véhicule à combustion interne entrera en vigueur, elle devra se résigner à rejoindre les rassemblements de collectionneurs. Cela nous laisse donc encore 11 ans pour apprécier ce modèle profondément ancré dans la culture américaine.

Plein de souvenirs passent par la tête lorsqu’on contemple une Ford Mustang, qui a connu des hauts et des bas. On n’en voudra pas à ses (nombreux) fidèles de ne retenir que le meilleur de cette histoire. Celle-ci a commencé le 17 avril 1964 à l’exposition universelle de New York (voir l’onglet « Fiche technique »), où quelque 22 000 consommateurs ont passé commande pour en obtenir une. La Ford Motor Company tablait sur des ventes annuelles de 80 000 unités la première année, elle en a vendu près de 420 000.

  • Au volant de ce bolide, il y a du bon et du moins bon, y compris avec le V8. Mis en route, ce gros V8 émet une sorte de grondement étouffé, nullement déplaisant.

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    Au volant de ce bolide, il y a du bon et du moins bon, y compris avec le V8. Mis en route, ce gros V8 émet une sorte de grondement étouffé, nullement déplaisant.

  • Le comportement de la Mustang sur route sèche et en bon état mérite d’être qualifié de sain.

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    Le comportement de la Mustang sur route sèche et en bon état mérite d’être qualifié de sain.

  • Redessinée avec soin, la Mustang est plus longue et plus haute que le modèle antérieur.

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    Redessinée avec soin, la Mustang est plus longue et plus haute que le modèle antérieur.

  • Les jantes de la Ford Mustang

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    Les jantes de la Ford Mustang

  • Pour ajouter au bonheur, une transmission manuelle à six rapports s’occupe de transmettre toute la cavalerie aux roues arrière.

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    Pour ajouter au bonheur, une transmission manuelle à six rapports s’occupe de transmettre toute la cavalerie aux roues arrière.

  • Le tableau de bord de la Ford Mustang

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    Le tableau de bord de la Ford Mustang

  • Les sièges de la Ford Mustang

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    Les sièges de la Ford Mustang

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Une évolution, pas une révolution

La Mustang révélée il y a un an au salon de Detroit se présente comme la septième génération. Pour nous en convaincre, elle porte même un code différent (S650) de sa devancière (S550). Pourtant, hormis une plastique nouvelle, un habitacle redessiné et quelques évolutions (châssis et mécaniques), il serait plus juste d’y voir une évolution du modèle précédent. Ses adeptes ne s’en formalisent pas, trop heureux que le couperet de la guillotine n’ait toujours pas atteint leur modèle fétiche.

Au volant de ce bolide, il y a du bon et du moins bon, y compris avec le V8. Mis en route, ce gros V8 émet une sorte de grondement étouffé, nullement déplaisant.

Aux petites et moyennes allures, cette Mustang ne peut être qualifiée de silencieuse. En revanche, elle est expressive. L’accélération et les reprises sont solides. Le 5 L, qui fournit désormais gaillardement 480 ch et 415 lb-pi de couple, pour peu que vous l’abreuviez d’essence super, vous catapulte hors des virages serrés avec une aisance déconcertante.

Et pour ajouter au bonheur, une transmission manuelle à six rapports s’occupe de transmettre toute la cavalerie aux roues arrière. Malgré sa commande robuste et sa pédale d’embrayage qui l’est tout autant, elle demeure la transmission de choix par rapport à l’automatique qui, elle, manque de réactivité et entraîne un supplément de 1750 $. Puisqu’il est question des équipements optionnels, à moins d’être un adepte ou d’avoir l’intention de tourner sur un circuit, les options de performance offertes ne valent ni le détour ni le prix demandé.

Le comportement de la Mustang sur route sèche et en bon état mérite d’être qualifié de sain. Le châssis, plus rigide, et des éléments suspenseurs revisités permettent de voyager à son bord sans requérir d’urgence les services d’un chiropraticien une fois à destination. C’est ferme, oui, mais comment pouvait-il en être autrement ? De plus, ce n’est pas la seule contrainte liée à cette voiture sport. Juste de se glisser ou de s’extraire de son baquet sera pour certains une véritable torture. Ce le sera assurément pour ceux et celles qui seront invités à monter à l’arrière, tellement l’espace y est compté.

L’adhérence à la chaussée rappelle le velcro. En dépit d’une démultiplication plus rapide, le ressenti de la direction manque toujours de naturel et ne met pas instantanément en confiance. Les paramètres offerts (alléger ou alourdir la direction) ne donnent pas entièrement satisfaction non plus. La nature autrefois très survireuse (arrière qui décroche) de ce véhicule s’est considérablement assagie à l’aide de (trop) nombreuses béquilles électroniques. Hormis une garde au sol limitative, une utilisation hivernale n’est pas totalement exclue avec des pneus d’hiver de bonne qualité.

En manque de nostalgie

Redessinée avec soin, la Mustang est plus longue et plus haute que le modèle antérieur. Son empattement a pour sa part été réduit, mais personne ne le remarquera autant que la présentation intérieure. On peut aisément comprendre que la Mustang ne peut ignorer les tendances, mais était-il vraiment nécessaire de faire de l’écran d’infodivertissement un pareil fourre-tout ? Aussi intuitive soit-elle, cette interface apparaît tellement artificielle dans un tel véhicule. Puisque cette lignée tire à sa fin, pourquoi ne pas faire souffler un vent de nostalgie à bord avec de vrais compteurs ? Même si elle n’est pas des plus inspirées, la présentation intérieure a le mérite d’être (juste un petit peu) plus valorisante qu’autrefois (choix de matériaux de meilleure qualité).

Les nostalgiques (ou les irréductibles ?) de la conduite sportive à l’américaine trouveront réconfort au volant de ce bolide qui se charge de nous faire vivre ces sensations que le véhicule de demain ne procurera jamais plus.

Ford Mustang

Déclinaison à l’essai

5,0

Fourchette de prix

De 37 000 $ à 79 365 $

Consommation

9,2 L/100 km (2,3 Ecoboost), 9,8 L/100 km (5,0), 13,1 L/100 km (Dark Horse)

On aime

  • Qu’elle existe encore
  • Que la boîte manuelle résiste à l’extinction aussi
  • Que le prix demandé demeure réaliste

On aime moins

  • Que le centre d’infodivertissement avale presque tout
  • Que la direction filtre trop les sensations
  • Que le catalogue des options soit aussi garni

Notre verdict

Aujourd’hui, c’est maintenant. Demain, il sera trop tard !

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