Lorsque l’on se découvre sexagénaire, comme la 911, on a beaucoup d’histoires à raconter. À faire revivre aussi. La direction de Porsche le sait très bien, et jette un œil attentif au rétroviseur. D’ailleurs, collectionneurs, amateurs d’exotisme et nouveaux riches attendent chaque déclinaison de la 911 comme les marchands d’images pieuses espèrent les pèlerins au Vatican : avec ferveur.

Cette fois, le constructeur allemand revisite les succès passés en rallye avec la 911 Dakar, une série limitée à 2500 exemplaires – tous vendus –, clin d’œil appuyé aux deux victoires remportées au Paris-Dakar (1984 et 1986).

Exclusivité

Certes réservées à une élite, ces voitures répondent à un besoin croissant d’authenticité également perceptible dans d’autres secteurs de la consommation, mais que ne satisfont pas des modèles actuels. Et dans ce domaine, Porsche sait faire, même si la Dakar puise allégrement dans l’immense réservoir de pièces de la 911 (la Carrera 4 GTS sert ici de base).

PHOTO FOURNIE PAR PORSCHE AG

Pour préserver l’équilibre des formes, les ailes s’évasent, l’aileron arrière devient fixe.

Ses concepteurs ne ménagent aucun effort pour que cette énième déclinaison puisse affronter aussi bien les dunes de Moreeb que celles de Tadoussac.

Porsche a rehaussé la garde au sol de 50 mm, mais il est possible de la surélever encore davantage (30 mm) pour affronter les terrains les plus difficiles.

Le soubassement se placarde de plaques de protection pour éviter d’endommager les organes vitaux du véhicule.

Par ailleurs, la Dakar bénéficie d’un équipement pneumatique approprié et exclusif. Conçue en collaboration avec Pirelli, la Dakar chausse des Scorpion All Terrain adaptés à son usage exclusif. Ceux-ci tatouent leur bande de roulement de sculptures plus profondes (9 mm) et de flancs plus rigides. Une construction atypique qui limite la vitesse de pointe de cette Porsche à 240 km/h.

Accessoires à fort prix

Pour préserver l’équilibre des formes, les ailes s’évasent, l’aileron arrière devient fixe. Une série d’accessoires (projecteurs supplémentaires, galerie de toit et décalcomanies d’époque) sont offerts à fort prix. À l’intérieur, les clins d’œil sont beaucoup moins nombreux. Les sièges arrière ont disparu, quelques commutateurs s’ajoutent et une plaque distinctive orne le côté droit du tableau de bord pour vous rappeler la chance que vous avez.

Le menu de la molette a également changé. On retrouve cette fois des modes de conduite associés (Rallye et Hors route) aux spécificités de ce modèle qui offre une expérience de conduite semblable à celle d’une 911...

Le moteur six cylindres suralimenté de 3 L de la GTS se trouve ici associé à une transmission automatique à double embrayage qui s’embrouille un peu dans la circulation urbaine. Elle se presse à escalader ses huit rapports pour contenir la consommation. Mais dès que l’horizon se dégage et que le pied droit enfonce la pédale d’accélérateur, la Dakar redevient une 911. Et sans doute la plus polyvalente des 60 dernières années.