Le salon de l'automobile de Los Angeles, qui a ouvert ses portes vendredi, ne passera pas à l'histoire. À l'image de l'industrie américaine en plein marasme, la manifestation de Los Angeles aura délaissé les habituelles présentations à grand déploiement qui font le charme de l'Amérique automobile pour faire place à une - très - grande sobriété. Cette fois, les constructeurs ont compris que le «glamour» ne suffirait pas à enrayer la crise. Le strass a fait place au stress.

Une fois n'est pas coutume, ce salon laisse transparaître le pessimisme ambiant. Même les doux rayons du soleil californien ne parviennent pas à chasser les lourds nuages qui planent au-dessus du Los Angeles Convention Centre, lieu de l'exposition.

 

Au cours des journées de presse, l'attention des médias portait davantage sur l'avenir des constructeurs américains et leurs chances de succès auprès de Washington que sur les quelque 40 nouveautés présentées à cette manifestation. Bien sûr, dans le nombre, beaucoup ne seront que des extensions de gamme qui susciteront la curiosité des visiteurs sans doute, mais ne les inciteront guère à s'y attarder trop longtemps.

Côté grandes révélations, il y a bien sûr le dévoilement, en première mondiale, des Mazda 3, Nissan Cube et 370Z, les trois principales vedettes de ce salon autrement bien morne. À preuve, chez les Japonais toujours, Lexus présente une nouvelle RX qui ressemble à s'y méprendre à la génération précédente et un cabriolet dérivé de la IS qui entend notamment livrer bataille à Infiniti, qui dévoilait dans la même enceinte une version décapotable de son coupé G37.

Rien à se mettre sous les yeux chez Toyota, qui, tout comme son rival Honda, attend le salon de Detroit, dans quelques semaines, pour dévoiler sa nouvelle offensive hybride. Le numéro 1 mondial présentera en effet dans la capitale de l'auto américaine sa troisième génération de Prius (et pour la première fois une version Lexus de ce même modèle) alors que Honda répliquera avec la Insight qui, à Los Angeles s'exposait dans sa forme conceptuelle... Rien à voir chez Mitsubishi, Scion, Suzuki et Subaru.

Rien vraiment pour se rincer l'oeil du côté des constructeurs européens non plus. Une boîte automatique séquentielle pour la DBS d'Aston Martin, des moteurs revitalisés pour les Porsche Boxster et Cayman. Les autres nouveautés (Ferrari California, BMW Série 7) en étaient à leur première apparition en sol américain après avoir été révélées au monde, à l'occasion du Mondial qui se déroulait à Paris le mois dernier.

Le groupe Volkswagen annonçait - sans surprise - l'arrivée d'une mécanique turbo-diesel à bord du Touareg et Audi annonçait son intention de faire de même pour sa Q5. Renseignement pris, ce modèle n'est pas destiné à l'Amérique du Nord. Pourquoi le présenter, alors? «Je ne saurais répondre», a indiqué le porte-parole canadien de la marque aux anneaux. Une première virtuelle?

Enfin, les Américains. Quelle tristesse. Chez Chrysler surtout, dont le stand baignait dans l'obscurité (pas le moindre projecteur d'appoint), ou GM, qui n'avait dépêché qu'un seul représentant pour faire le point sur la Volt, dont c'était pourtant les débuts nord-américains.

Les dévoilements de CTS Coupe et Buick Allure ont été reportés à une date indéterminée. Par chance, il y a eu Ford pour sauver l'honneur avec la Mustang (dévoilée devant un parterre indifférent) et les MKZ et Fusion de deuxième génération.