Si vous croyez que la politique américaine est décadente, vous n’avez encore rien vu. Sortez le popcorn ! Ce sera encore plus dégueulasse dans les prochains mois, si cela est Dieu possible. Et attendez-vous à voir les républicains s’attaquer sauvagement, de façon raciste et misogyne, à la vice-présidente Kamala Harris, pour atteindre le président Joe Biden.

La logique étant qu’une fois réélu, un petit rhume de rien du tout pourrait emporter un président aux jambes molles, auquel cas madame Harris deviendrait présidente de facto.

Il tient tellement « un brin sur rien », le prez américain, qu’un gars comme le gouverneur démocrate de la Californie, Gavin Newsom, continue de se rappeler au bon souvenir de la nation au cas où monsieur Biden s’enfargerait de nouveau les pieds, comme il l’a fait dans les derniers mois, et se planterait une fois de trop.

Prêt à sacrifier son humble personne pour la démocratie, le gouverneur. Allez, soyons émus, citoyens !

Avouez que c’était quand même pénible à voir, Joe qui se la pète en marchant sur ses lacets.

Comme le gel des neurones de Mitch McConnell par ailleurs, le chef de la minorité républicaine au Sénat qui a pogné deux fois le fixe. Dramatiques, ces images, les yeux hagards, la catatonie en direct.

Difficile de prétexter un mal de dents…

Parlant des républicains justement, il y a aussi le nouveau gouverneur de la Virginie, Glenn Youngkin, qui, sur son oreiller, doit sûrement conserver un espoir que les bagmen de ce parti fassent appel à lui.

PHOTO ARVIN TEMKAR, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Glenn Youngkin, gouverneur de la Virginie

C’est que, voyez-vous, il existe encore quelques républicains vaccinés contre le virus Trump qui se cherchent un suicidaire à lui opposer.

Et ces poches profondes de l’ombre sont à la veille de dompter Ron DeSantis, le boutefeu éteint, ennuyant comme la pluie et gouverneur de la Floride. On parle ici d’un âne, un QI moins que moyen, tout simplement.

Méchante picouille !

Ils ont misé sur le mauvais cheval, les maquignons, et ils sont dans le crottin jusqu’aux oreilles. Mais il y a encore du temps, et ils pourraient à un moment donné rouvrir la sacoche pour monsieur Youngkin.

Kamala Harris est une femme brillante. Mais la VP a mal paru depuis sa nomination. Entre autres, sa difficulté à gérer et à conserver son personnel a permis à plusieurs de faire des gorges chaudes.

Pour ses adversaires, elle a été cyniquement choisie à ce poste parce qu’elle était une femme afro-américaine. Mais justement, pour d’autres, son arrivée à la vice-présidence a créé beaucoup d’espoir concernant la place des femmes et des Afro-Américains dans la société états-unienne.

Le rôle de VP est à la fois très ingrat et trop confortable. Joe Biden peut en témoigner pour s’y être ennuyé pendant huit ans.

Vous recueillez les grenailles, multipliez les « bebye » de duchesse, et ramassez les dossiers kamikazes où le grand chef ne veut pas aller au bâton. En fait, les cas merdiques aux États-Unis comme l’immigration et la frontière sud du pays.

Je pense toujours que Joe Biden possède un excellent bilan dans ce premier mandat, et cela, malgré un Congrès rétif et hyper partisan. Ainsi, il sera plus difficilement attaquable sur ses résultats.

C’est pourquoi on augmentera le volume sur son âge, et on ne se gênera pas pour évoquer l’éventualité qu’il trépasse dans un deuxième mandat.

Alors, attendez-vous à ce que ça dérape franchement fort dans le discours républicain concernant Kamala Harris. Les mufles et les pas de classe vont se payer la traite.

PHOTO LINDSEY WASSON, ASSOCIATED PRESS

La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris

On ameutera sur la probabilité qu’une Californienne, déconnectée du pays profond, keto et empestant la marijuana, puisse diriger le pays. On sous-entendra qu’elle est femme et afro-américaine de surcroît, et donc nécessairement incompétente. Ce sera laid.

Bien sûr, Barack Obama a été élu deux fois, vous me direz. C’est vrai, mais le gars était directement candidat à la présidence, et oui, il a fait l’objet de racisme, mais pas de machisme.

Mme Harris vivra, elle, un combo, et on ajoutera qu’elle hériterait par défaut du titre de General in Chief.

Je l’écris et tout ça me pue au nez. Mais ça va arriver. Pensez aux mâles alpha aux jambes arquées du Montana ou du Dakota, par exemple.

Mais Mme Harris est impressionnante sur la thématique de l’avortement, on la sent vibrer et c’est de là que peut venir sa grande contribution.

Les femmes de banlieues américaines ont fait la différence dans les dernières élections de mi-mandat du Congrès, en boudant le Gran Old Party sur cette question du droit à l’avortement.

Comme les républicains sont très souvent dogmatiques et quand je les vois rempiler et restreindre encore plus l’accès à l’avortement, je me dis qu’il y a peut-être de l’espoir que ces banlieusardes réagissent de la même façon à la présidentielle et votent démocrate.

Et c’est avec cet objectif que Kamala Harris pourra donner son plein rendement et faire une différence. Cette femme a du chien dans le corps !

Tant mieux, puisqu’elle aura besoin de tout son petit change pour affronter l’ouragan qui pointe.

Entre nous

Je peux me tromper, mais si je saisis bien ce que j’entends autour de moi, j’ai l’impression que dans les négociations qui s’en viennent, le gouvernement devra bien choisir ses mots et ajuster son comportement à l’égard de deux groupes : les infirmières et les enseignants. Mes ondes me disent qu’ils auront beaucoup de sympathie dans la population.

Et Aaron Rodgers qui est fini pour l’année… Misère ! Une chance que je n’avais pas encore commandé ma guenille des Jets.

Qu’en pensez-vous ? Participez au dialogue