Dans un point de presse en marge de son caucus dans Jean-Talon, jeudi 31 août, le chef du Parti québécois (PQ) a encore fustigé la Coalition avenir Québec (CAQ) en portant les mêmes accusations : « Trahison, promesses brisées, perte de confiance. » L’élection dans Jean-Talon serait donc un test de crédibilité pour François Legault.

Et si c’était plutôt un test de fiabilité envers lui, Paul St-Pierre Plamondon ? Et si ce chevalier blanc était en effet moins transparent qu’il ne le dit ? Et que ses propres engagements précédents non toujours pas été honorés ? Et qui plus est, engagements qui touchent tous les contribuables, les finances de l’État.

En effet, dans le même point de presse, il promet le dépôt du fameux budget de l’an un d’un Québec souverain pour le 23 octobre. Or, cette promesse vient après toute une série de reports qu’il est nécessaire de rappeler.

En 2022, le chef du PQ promet de déposer ce budget avant la fête nationale du 24 juin. Excellent choix de date, mais Jean-Baptiste fut déçu.

Début septembre, nouvelle promesse de le déposer avant les débats et les élections générales qui s’en venaient. Le 24 du même mois, le leader du PQ n’est plus certain de la date du dépôt. Les finances d’un Québec souverain devront encore attendre plusieurs mois avant d’être dévoilées.

Le 12 mars 2023, PSPP déclare : « cette fois, c’est un engagement » (Le Devoir). Et avant, ce n’était pas sérieux ? Malgré le caractère solennel de son engagement pour juin, le chef a été incapable le 9 juin, selon Le Devoir, de répéter qu’il présenterait le socle financier de l’argumentaire souverainiste. Va-t-il vraiment le présenter le 23 octobre ? Les électeurs de Jean-Talon sont en droit d’en prendre connaissance maintenant. On me dira : Jean-Talon n’est qu’une partielle ! Et après ? Le candidat péquiste et son chef doivent être en mesure de présenter le budget d’un Québec souverain viable sur le plan des finances publiques, d’autant que la péréquation n’est plus aujourd’hui la même qu’en 2005 lors du budget de l’an un de François Legault.

Cacher Parizeau

Dieu que ces reports successifs sur le dépôt crucial de l’armature financière d’un Québec souverain me rappellent la série de contorsions des funambules péquistes pour camoufler l’option indépendantiste afin d’être élus ! Dire qu’on se refusait même, chez les péquistes, à se montrer en présence de Martine Ouellet, horrifiés qu’elle use du terme « République du Québec », pourtant dans l’article premier du programme du Parti québécois. En campagne référendaire, les stratèges péquistes cherchaient à cacher Parizeau, jugé trop clair.

Certes, François Legault n’a pas tenu son engagement d’un troisième lien et il a déçu (surtout sur la Rive-Sud de Québec). Le sondage Léger du 25 août montre néanmoins que sa crédibilité auprès de l’électorat demeure encore très grande. La dérobade de PSPP sur le budget de l’an un s’expliquerait peut-être par sa crainte de revivre le malheureux lancement de la dernière campagne électorale de Pauline Marois où elle a dû, après le poing levé de Péladeau, affronter les journalistes sur la question des frontières, de la monnaie et du passeport québécois.

Le chevalier blanc PSPP doit maintenant avoir le courage d’assumer son idéal politique dans sa dimension financière et dévoiler les finances d’un Québec souverain avant l’élection dans Jean-Talon. Il y va de sa crédibilité sur « une promesse phare ». Le refus d’en parler avant l’élection est une vraie dérobade, une tactique peu respectueuse des électeurs de Jean-Talon.

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