Le 45e gala de l’ADISQ auquel nous avons assisté dimanche a permis une nouvelle fois de célébrer et d’honorer la grande richesse de nos musiques, le talent de nos artistes et les professionnels qui travaillent à les faire briller. Il est important de se rappeler que ces moments forts ne sont pas seulement des célébrations, ils sont l’écho d’une riche histoire musicale et industrielle.

Durant cette histoire, la passion et l’audace de pionniers ont permis à notre industrie musicale de se structurer, contribuant largement au succès d’une chanson québécoise qui nous ressemble et à la naissance d’un star-système singulier. Aujourd’hui encore, ce patrimoine musical fait notre fierté et constitue le reflet de notre identité.

À la fin des années 1970, plusieurs de ces bâtisseurs ont compris que, dans le contexte qui est le nôtre sur ce vaste continent, notre force réside dans notre unité. Travailler ensemble est une nécessité pour que nos musiques surmontent les défis auxquels elles sont confrontées et puissent rayonner à la hauteur de leur mérite. Protéger et promouvoir ce bien collectif et appuyer les entreprises au service de ces musiques, c’est la raison d’être de l’ADISQ.

Le gala a été une occasion unique d’apprécier nos artistes, tant les figures iconiques que les nouveaux talents prometteurs. La diversité musicale qui nous a été présentée est la preuve éloquente de la richesse et de la vitalité de nos artistes. Ce moment de partage fait écho au rôle de la musique, qui bien plus qu’un simple divertissement, constitue un lien fort entre les individus à travers les âges, les origines ou les milieux sociaux.

Des défis importants

Nous ne sommes cependant pas naïfs. Les défis que doit relever notre industrie sont importants, les derniers chiffres sur l’écoute de musique en streaming au Québec1 ou le ralentissement des ventes de billets de spectacles2 nous rappellent cette réalité difficile. Ce liant social qui semble si évident pour beaucoup d’amoureux de notre musique l’est moins pour beaucoup de Québécois et Québécoises, et au lendemain du 45e gala, le besoin de protéger et promouvoir nos musiques est toujours aussi criant. C’est un travail que poursuit l’ADISQ en choisissant de tabler sur ce qui unit les différents joueurs de l’industrie musicale plutôt que sur ce qui les divise.

Ce rôle social de la musique est d’autant plus important dans un contexte où l’avenir de nos langues, le français comme les langues autochtones, n’a jamais fait l’objet d’autant de préoccupations. Nous avons la conviction que la musique, en tant que produit culturel facilement accessible, a un rôle à jouer, en particulier pour la jeunesse, aujourd’hui particulièrement difficile à rejoindre.

Dans l’univers médiatique complexe dans lequel nous évoluons, nous pouvons individuellement contribuer à la sauvegarde et au renouvellement de nos musiques en nous aventurant à leur découverte : soyons actifs et choisissons nos musiques !

Évidemment, nous considérons que ce choix serait facilité si nos musiques étaient davantage mises de l’avant.

Proposer aux Québécois et Québécoises nos musiques sur les plateformes en ligne, à la radio et à la télévision et faire raisonner celles-ci au sein de nos espaces publics, dans nos écoles et dans nos institutions constituent des moyens essentiels pour qu’elles rencontrent leur public.

Il demeure fondamental que notre industrie, si particulière, ait les moyens de continuer de faire vivre nos musiques pour nous offrir des spectacles aussi riches que celui présenté hier.

Nos musiques sont belles et méritent que collectivement nous continuions à les soutenir pour que comme hier, elles rythment nos vies et soient un témoin de notre identité, de notre histoire aujourd’hui et demain.

1. Lisez l’article « Moins de 10 % des écoutes étaient des œuvres québécoises en 2022 » 2. Lisez l’article « Des salles à moitié pleines » Qu’en pensez-vous ? Participez au dialogue