Il est dans l’air du temps de vouloir, collectivement, réduire notre empreinte écologique ainsi que les émissions de gaz à effet de serre. Notre planète a besoin de respirer et nous aussi. Plusieurs délaissent la voiture à essence et optent, plutôt, pour la voiture électrique ou les transports en commun qui sont à la portée d’un plus grand nombre.

Comme le souligne le gouvernement du Québec dans un document sur le transport collectif : « Il offre également une pause bienvenue dans la journée pour profiter du moment présent, soit en libérant son esprit ou au contraire en le gardant bien occupé. »

Ce portrait idyllique ne correspond malheureusement pas à la réalité. Étant moi-même une adepte des transports collectifs, je suis plutôt dubitative quant à l’aspect de « pause bienvenue » dans les transports en commun.

De quelle pause parle-t-on ? Celle où des usagers conversent à tue-tête dans leur téléphone cellulaire, créant une cacophonie multilingue qui donne le tournis ?

Et comment profiter du moment présent quand des usagers nous imposent leur musique criarde ou les sons stridents de leurs jeux vidéo ? Comment se libérer l’esprit lorsqu’une personne au comportement erratique et parfois violent s’agite et crie en terrorisant les passagers ? Comment garder son esprit bien occupé lorsqu’un pauvre hère en détresse psychique et physique titube et délire dans l’indifférence générale ? Et finalement, comment ne pas être dégoûté quand un usager, en quittant le wagon, abandonne les restes de son repas et son verre de café sur un banc ?

Ces scènes de la vie en transport collectif se font de plus en plus courantes et de plus en plus banales. Rien pour inciter les citoyens à changer leurs habitudes en ce qui concerne la mobilité durable.

Améliorer l’expérience

Pour que ces citoyens prennent l’habitude d’utiliser les transports collectifs, il faut rendre l’expérience (plus) positive en réduisant certains irritants. Des mesures doivent être prises en ce qui concerne le bon usage du téléphone cellulaire dans les transports en commun. Se fier à la bonne volonté des usagers ne suffit pas et il y a longtemps que nous ne regardons plus les affiches sur l’étiquette à bord depuis que nous sommes rivés à nos écrans. Tous ceux qui ont déjà pris les transports collectifs au Japon ont entendu en japonais et en anglais ce message audio dictant aux usagers de s’abstenir de parler au téléphone. Pourquoi ne pas faire la même chose ici ?

La voix est parfois plus convaincante que l’image.

Pour ce qui est de la sécurité, on pourrait déployer des intervenants et disperser les agents de métro qui s’agglutinent au REM tout neuf en délaissant les stations de métro devenues, tristement, des refuges pour itinérants et autres marginaux.

Il est de bon ton pour les élus, qui se déplacent généralement en voiture, de vanter les bienfaits des transports collectifs afin de protéger notre environnement et lutter contre le réchauffement climatique. Personne n’est contre la vertu.

Pour inciter les citoyens à se tourner vers la mobilité durable, il faut jouer cependant sur une autre carte que celle de la culpabilité et rendre nos transports collectifs plus attractifs.

Plus qu’une question de confort et d’infrastructure, c’est le vivre-ensemble à bord qui détermine la qualité du transport en commun.

Veuillez vous abstenir de parler au téléphone et le mettre en mode silencieux.

Bienvenue à bord !

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