Avec le développement de la filière batterie, le Québec confirme son engagement dans la transition énergétique qui représente une occasion stratégique à saisir pour notre territoire et notre industrie.

Mais comme pour tout grand changement, il est aussi compréhensible et raisonnable de s’interroger sur sa pertinence et de s’informer.

Nous, nombreuses organisations de différents milieux, cosignons cette lettre pour apporter notre vision et notre soutien à cette filière.

Une industrie en mouvement depuis plusieurs années au Québec

Le Québec a un pas d’avance pour concevoir des batteries vertes : il se démarque depuis plusieurs années grâce à des chercheurs reconnus dans le secteur et à l’expertise d’entreprises locales, de la start-up à la plus grande entreprise qui forment un écosystème.

Ces organisations, ainsi que les nouvelles entreprises que l’on accueille, sont à pied d’œuvre pour développer des technologies novatrices qui réduisent l’impact carbone et environnemental de la filière batterie et qui font face, malgré les avantages importants que détient le Québec, à des défis tels que l’approvisionnement en matières premières, l’accès à une main-d’œuvre qualifiée, l’alimentation électrique ou l’acceptabilité sociale.

Une industrie qui répond à plusieurs enjeux

Le transport est un parfait exemple. À lui seul, le transport routier représente le tiers de toutes les émissions de GES du Québec⁠1. Innover pour des solutions de transport zéro émission, notamment pour le transport lourd, devient donc une priorité. L’électrification des transports et la production de batteries prennent ainsi tout leur sens et sont essentielles pour décarboner le secteur des transports.

Les batteries fabriquées au Québec jouent un rôle important dans la chaîne d’approvisionnement en limitant le transport, mais aussi en réduisant de manière significative notre dépendance à d’autres pays producteurs qui accordent moins d’importance à l’éthique sociale et environnementale de leur production.

En effet, en misant sur le savoir-faire québécois dans les technologies propres, il est possible de développer une filière batterie qui stimule le développement économique de manière durable.

Elles peuvent également, entre autres, servir à emmagasiner l’énergie solaire et éolienne et occasionneraient la création de nouveaux modèles d’affaires.

Se démarquer mondialement

Le développement de cette filière représente une occasion exceptionnelle de positionner le Québec sur l’échiquier mondial : nous avons ici la perspective de devenir un producteur mondial de batteries vertes et de contribuer à une économie circulaire.

Les batteries sont une façon concrète de démontrer, une fois de plus, le savoir-faire et l’excellence québécoise en ingénierie et en haute technologie.

Nous devons d’ailleurs poursuivre les efforts pour bâtir des partenariats innovants avec les universités, les cégeps et les écoles, afin de former une toute nouvelle génération de Québécois et de Canadiens grâce à de nouveaux programmes de formation et d’accompagnement des travailleurs et travailleuses dans la requalification de leurs compétences.

Au cœur de la mobilité durable

Un tel projet de société vient avec de nombreux changements, des projets et des investissements qui sont nécessaires dans les infrastructures, les services et les communautés. Les défis sont importants et le dialogue ainsi que la collaboration des parties prenantes seront clés.

Mais si l’on veut tendre vers une mobilité plus durable et compatible avec nos écosystèmes, nous devons aussi miser sur la réduction de nos déplacements, le transfert de ces déplacements vers des modes de transport moins polluants et finalement, l’amélioration de l’efficacité énergétique de nos transports individuels et collectifs.

Et c’est exactement ici que nous avons besoin de la filière batterie.

1. Consultez l’Inventaire québécois des émissions de gaz à effet de serre en 2020 et leur évolution depuis 1990 (p.31)

* Cosignataires : François Adam, directeur général, Institut du véhicule innovant ; Dominique Bérubé, vice-rectrice à la recherche et aux études supérieures, Université Concordia ; Karl Blackburn, président et chef de la direction, Conseil du patronat du Québec (CPQ) ; professeur Benoît Boulet, Université McGill ; Daniel Breton, président-directeur général, Mobilité électrique Canada ; Nancy Déziel, directrice générale, Centre national en électrochimie et en technologies environnementales (CNETE) ; Isabelle Dubé-Côté, présidente et cheffe de la direction, Écotech Québec ; Matthew Fortier, président-directeur général, Accélérer ; Marie Lapointe, présidente-directrice générale, Association de l’industrie électrique du Québec (AIEQ) ; Hélène Lauzon, présidente-directrice générale, Conseil patronal de l’environnement du Québec (CPEQ) ; Michel Leblanc, président et chef de la direction, Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM)  ; Jean-François Lévesque, président-directeur général, Chambre de commerce de la Rive-Sud ; Stéphane Paquet, président-directeur général, Montréal international ; Charles Milliard, président-directeur général, Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) ; Pierre-Olivier Pineau, professeur à HEC Montréal ; Véronique Proulx, présidente-directrice générale, Manufacturiers & Exportateurs du Québec (MEQ) ; Karim Zaghib, professeur à l’Université Concordia

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