Comme directrice générale et membre fondatrice de la Coalition avenir Québec, je suis profondément offusquée des accusations qui circulent dans l’espace public, depuis quelques semaines, concernant le financement de la CAQ.

Depuis que notre parti existe, nous avons toujours récolté notre financement dans les règles, en respectant les plus hauts standards d’intégrité : c’est dans notre ADN. La CAQ a été fondée sur le rejet des vieilles façons de faire de vieux partis et sur la volonté de faire mieux en matière de transparence et d’intégrité. Nous étions favorables à la réforme du financement des partis politiques portée par Bernard Drainville et c’est au sein de ce cadre strict que nous évoluons depuis.

Jamais nous n’avons été mis en cause par Élections Québec pour des manœuvres de financement sectoriel comme celles qui avaient cours par le passé au Parti libéral et au Parti québécois.

C’est pour nous une fierté et nous n’acceptons pas que notre réputation soit injustement ternie de la sorte.

Dans les faits, les dons issus d’élus municipaux ne représentent que moins de 3 % du financement annuel de la CAQ. La contribution maximale de 100 $, adoptée à l’unanimité en 2013, sert justement à ce que les élus demeurent indépendants financièrement des donateurs. Aucun élu de la Coalition avenir Québec n’a exigé, d’un maire ou d’un représentant de la société civile, une contribution financière pour que ses dossiers soient priorisés ou entendus. Au Québec, quel que soit le parti, les donateurs savent très bien qu’ils ne retireront aucun avantage en échange de leurs dons. Ils doivent le faire par conviction. Je dois ajouter qu’au cours de l’année 2023, les ministres du gouvernement ont tenu plus de 1000 rencontres avec des élus municipaux, preuve que ceux-ci n’ont absolument pas besoin de contribuer au financement pour les rencontrer.

Solliciter et recevoir des dons d’élus municipaux est non seulement légal, mais pratiqué par toutes les formations politiques au Québec, sans exception.

Le député péquiste de Matane-Matapédia reçoit des dons de pas moins de sept maires dans sa circonscription et participait, fréquemment, à des cocktails de financement lorsqu’il était ministre. Les députés libéraux de Viau, de Mille-Îles et Mont-Royal–Outremont sont eux-mêmes d’anciens élus municipaux qui donnaient au Parti libéral du Québec lorsqu’ils étaient dans le monde municipal. La députée solidaire de Sherbrooke a reçu plusieurs dons de la mairesse de Sherbrooke. Nous ne les blâmons pas, car les élus municipaux sont aussi des citoyens et des électeurs avec des convictions et des ambitions pour le Québec. Ils ont pleinement le droit de participer au processus démocratique et de donner s’ils le souhaitent.

Cependant, cette indignation à géométrie variable doit cesser. Prétendre que le Québec serait à risque de revenir à l’avant-commission Charbonneau est mensonger et démagogique. Cela équivaut à salir la réputation de l’ensemble de la classe politique québécoise. Depuis 2013, le système de dons politique québécois est salué comme « l’étalon-or⁠1 » mondial en matière d’intégrité. Dès ses débuts, la Coalition avenir Québec a appuyé avec conviction ce modèle exemplaire et s’y est toujours conformée. Nous continuerons de nous financer dans le respect des lois et des règles établies par Élections Québec, aujourd’hui et à l’avenir.

1. Lisez « Gold standard for political donations worldwide ? Quebec, not B. C. » (en anglais)