Nous publions ce texte à l’occasion de la Journée mondiale de la radio.

La radio canadienne est centrée sur les adultes, il n’y a aucune émission pour les enfants, grands ou petits. C’est le silence absolu des enfants à la radio et une indifférence totale des autorités à l’idée toute simple d’un service éducatif et ludique pour les plus jeunes.

Les enfants sont non seulement des consommateurs de musique et de chansons, mais également de bons producteurs de contenu radiophonique ; cependant, en tant qu’artistes, ils sont complètement absents de la radio. À quel moment les a-t-on entendus chanter sur nos ondes ? Chants, contes, histoires, théâtre : ils en sont tenus à l’écart. Peu de gens ont une idée de ce que les enfants produisent chaque année et tout ce matériel n’est ni transmis ni diffusé à la radio.

La Loi canadienne sur la radiodiffusion stipule que la programmation des médias doit répondre aux besoins et aux intérêts des hommes, des femmes et des enfants et refléter leurs besoins et leurs aspirations.

La radio s’adresse uniquement aux adultes tandis que les enfants sont écartés de l’espace radiophonique canadien et réduits au silence.

Ils subissent une discrimination systémique qui les exclut de ce média.

La Charte des droits des enfants stipule à l’article 13 qu’ils ont droit à la liberté d’information, d’expression et de participation aux médias. Ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de leur choix.

La radio joue un rôle primordial pour la promotion culturelle, notamment des artistes. Le CRTC a fixé des normes pour assurer la présence de contenu canadien à la radio. Pourquoi ne pas appliquer une politique similaire pour assurer la présence des enfants à la radio, en leur réservant un espace ? L’impact serait immédiat dans la population en général et auprès des jeunes en particulier.

Les municipalités de plus de 50 000 habitants devraient offrir une radio aux enfants, au même titre que des espaces publics.

Pourquoi ne pas saisir l’occasion de la fermeture des stations de radio de Bell1 pour créer un service radio collaboratif à partir des studios et des équipements en milieu scolaire ? Un service radio consacré aux personnes de 0 à 18 ans.

C’est un droit pour les enfants que d’avoir accès aux médias et c’est aussi une obligation établie par la Loi sur la radiodiffusion que la programmation réponde à leurs besoins, à leurs aspirations et à leurs champs d’intérêt. Faudra-t-il engager une action collective à l’égard des autorités de la radiodiffusion pour faire respecter les droits des enfants et la Loi sur la radiodiffusion ?

Dites oui à la radio enfant !

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