J’aime ma culture. Tout comme les Soirs de scotch de Luce Dufault, elle m’enchante.

Aimer sa culture, surtout québécoise, est une opinion polarisante, puissante. Le commentaire que j’entends le plus souvent lorsque je dis que je l’aime ? « Vraiment ? Je n’écoute plus la télé depuis des années… », parfois dit sur un ton méprisant. Comme si aimer notre culture québécoise était odieux, gênant.

Si vous saviez ce que vous manquez.

Je remercie Sophie Cadieux, Cette fille-là, de m’avoir ensorcelé avec son jeu à la Licorne, tout comme Alexandre Goyette qui nous a tétanisés avec son King Dave ultraréaliste où chaque syllabe comptait. Et que dire de Maude Guérin qui m’a tant bouleversé pendant des jours avec sa Johanne de Motel Hélène.

Je ne serais pas la même personne si chaque fois que j’entends La Bamba je n’entendais pas également la version de Pinson. Je ne saurais pas ce que je manque si chaque fois que j’entendais « ma p’tite madame », je n’avais pas automatiquement le visage fâché d’Huguette Delisle qui me venait en tête. Pour moi, il n’y a qu’un seul « district », le 31. Qu’un seul « minuit », « le soir ».

Je suis aussi très heureux que pratiquement chaque mot du dictionnaire déclenche un gag de François Pérusse dans ma tête. Que 1990 soit plutôt une chanson qu’une année pour moi. Qu’une « bottine » soit toujours « souriante ».

Aimer la culture populaire n’a rien de mal. C’est possible d’apprécier Aliocha Schneider tout en connaissant les paroles des chansons d’Isabelle Boulay. D’aimer les Lepage au Théâtre du Nouveau Monde et les Tremblay chez Duceppe. D’aimer Morency à Rouge et Masbourian à Ici Première. Et qu’est-ce que ça fait que votre « fureur » soit autant celle de Véro que celle de Nelly ? Une n’invalide pas l’autre.

Je vous souhaite d’embrasser votre culture et d’en être toujours fière et fier.

Parce qu’imaginer une vie sans savoir qu’« elle est là-bas, oui, la Bamba » de Pinson, ce serait si triste.

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