Le PQ présentera mercredi prochain une motion de censure pour que les députés retirent leur confiance au gouvernement Charest. « On en est rendu là, justifie Pauline Marois. (...) Le Québec est paralysé, les gens sont très en colère, il y a un ras-le-bol généralisé.»

Elle parle d'une « quasi-unanimité » en faveur d'une enquête publique sur l'industrie de la construction.

Comme les libéraux sont majoritaires, la motion devrait être battue, et ce, même si le premier ministre ne sera pas présent lors du vote. M. Charest sera en voyage en France. « On va gagner », assure le whip du gouvernement Charest, Pierre Moreau. Le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, ajoute simplement que les élus « vont faire le débat » avant le vote, comme à l'habitude.

La chef du PQ pense que sa motion n'est « pas symbolique », ni « frivole ». Il s'agit de son « ultime » recours légal, évalue-t-elle.

En fin de journée, les députés retourneront dans leurs comtés respectifs pour la fin de semaine. « On espère que les députés libéraux se mettront à l'écoute de leurs citoyens et demanderont à M. Charest de déclencher l'enquête », indique la chef du PQ.

Si le gouvernement déclenche la commission d'enquête réclamée, la motion ne sera pas présentée, annonce-t-elle.

Et si la motion de censure est défaite, comme on le prévoit? Mme Marois demanderait alors au gouvernement Charest de prendre lui-même l'initiative de déclencher des élections, moins de deux années après avoir été élu par les Québécois. « L'étape suivante, ce serait qu'on aille en élections et que le gouvernement démissionne , parce qu'il n'a plus la confiance », affirme-t-elle.

La vice-première ministre, Nathalie Normandeau, n'a pas paru impressionnée par cette démarche. « Les Québécois ne veulent pas d'élections, lance-t-elle. Ils veulent la croissance économique, ils veulent des emplois. Si c'est tout ce que Mme Marois propose, c'est qu'elle n'a pas grand-chose à offrir. »

Lors du précédent gouvernement Charest, qui était minoritaire, l'ADQ avait présenté une motion de censure sur les commissions scolaires. Cette motion avait été battue. La démarche avait nui à la crédibilité de l'ADQ, qui formait alors l'opposition officielle. La même chose ne risque pas d'arriver au PQ, prévoit Mme Marois. « (La motion de l'ADQ) était arrivée de nulle part, et il n'y avait pas de débat majeur (...) de cette intensité dans la population.»

Avec Denis Lessard