Après une lente progression, la deuxième vague de grippe A (H1N1) entre désormais dans une phase plus intense. Les vaccins se font toutefois attendre: la semaine prochaine, le Québec recevra deux fois moins de doses que prévu.

Depuis sept jours, plus de 460 Québécois ont été hospitalisés après avoir contracté le virus, ce qui double le total d'hospitalisations depuis le début de la deuxième vague.

 

Les autorités de la santé publique ont signalé hier trois nouveaux décès, ce qui porte le total à 20 morts depuis le 30 août. Deux femmes de 43 ans et 64 ans, originaires de l'Outaouais et de Montréal, ainsi qu'un homme de 71 ans de Lanaudière se sont ajoutés à la liste. Tous les trois souffraient de «conditions sous-jacentes».

Michel Bureau, directeur général des services de santé, a indiqué que la province entrait maintenant dans un «bloc d'intensité beaucoup plus grande».

«On a vécu trois ou quatre semaines de progression lente, a-t-il indiqué lors d'un point de presse. Nous rentrons maintenant dans une période où il y aura une forte tension sur le milieu hospitalier.»

Déjà, les hôpitaux comptent trois fois plus d'hospitalisations, d'admissions aux soins intensifs et de patients sous respirateur qu'avant, a indiqué le Dr Bureau. Les autorités prévoient que la deuxième vague atteigne son sommet d'activité dans deux ou trois semaines.

Michel Bureau a assuré que les hôpitaux bénéficiaient encore d'une «grande marge de manoeuvre». Le ministère de la Santé a acheté 350 respirateurs depuis quelques années pour se préparer à une pandémie.

Moins de vaccins

La semaine prochaine, le Québec recevra 444 000 doses de vaccin, a annoncé Alain Poirier, directeur national de la santé publique, en reconnaissant qu'on en aurait espéré davantage.

«On pensait bientôt arriver à 800 000 doses par semaine dans nos meilleures semaines, a-t-il dit. On n'y est pas. On a à peine dépassé la moitié.»

Alain Poirier a assuré que le fournisseur du gouvernement fédéral, GlaxoSmithKline, fait «tout ce qu'il peut». «On ne produit pas des vaccins comme une chaîne de montage de véhicules automobiles, a-t-il dit. Il y a parfois des lots qui ne passent pas la qualité et parfois des problèmes dans la production.»

La porte-parole de GlaxoSmithKline, Megan Spoore, n'a pas voulu préciser les causes exactes du retard. «La production peut varier en raison de normes de contrôle de qualité», a-t-elle indiqué. Ces variations sont une «réalité dans la production du vaccin», a-t-elle ajouté.

En date d'hier, 1,1 million de Québécois avaient été vaccinés.

Par ailleurs, l'Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic a dénoncé hier le fait que les personnes de 65 ans et plus atteintes de maladie chronique sont exclues de la présente campagne de vaccination. À ce jour, au Québec, 65% des personnes qui sont mortes après avoir contracté le virus ont plus de 60 ans. Les autorités ne comptent pas modifier la séquence de vaccination, a indiqué Alain Poirier. «Dans l'ordre, certains groupes étaient plus à risque», a-t-il dit.