Les Québécois sont plus enclins que les autres Canadiens à se faire vacciner contre la grippe A (H1N1). Mais comme leurs compatriotes, ils trouvent que l'inquiétude au sujet du virus est»exagérée».

C'est ce que révèle un sondage Ekos réalisé du 4 au 10 novembre auprès de 3502 Canadiens. Le coup de sonde met en lumière les différences d'attitudes et d'opinions entre les provinces à l'égard de la grippe.

Volte-face

Première conclusion : les Québécois semblent avoir changé d'opinion au sujet du vaccin. La moitié d'entre eux (51%) ont maintenant l'intention de se faire vacciner, et 13% l'ont déjà été. Parmi ceux qui n'ont pas reçu le vaccin, 43% sont «absolument certains» de le vouloir et 16% en sont «assez certains». À l'opposé, 18% des Québécois répondent qu'il ne se feront pas vacciner.

Il s'agit d'un changement important depuis le mois dernier. Au début du mois d'octobre, des sondages avaient révélé que seulement le tiers des Québécois souhaitaient se faire immuniser.

Ailleurs au pays, le scepticisme envers le vaccin semble plus ancré. Les Britanno-Colombiens non vaccinés sont deux fois plus nombreux que les Québécois à refuser de se faire immuniser (36%). Seuls les Canadiens des provinces de l'Atlantique sont plus enclins à se faire vacciner que les Québécois, révèle le sondage.

Campagne publicitaire efficace

Pourquoi les Québécois ont-ils changé d'avis ? La campagne publicitaire des autorités et la force du réseau de santé publique sont deux éléments importants, selon Régis Blais, professeur au département de l'administration de la santé de l'Université de Montréal.

Paul Adams, directeur général de la firme Ekos, souligne pour sa part que la campagne de vaccination n'a pas connu autant de ratés au Québec qu'en Colombie-Britannique ou en Alberta.

Par ailleurs, le vaccin a davantage la cote auprès des personnes âgées, selon le sondage. Les Canadiens de 65 ans et plus sont deux fois plus nombreux que les moins de 25 ans à vouloir «absolument» se faire vacciner (44% comparativement à 22%).

Menace exagérée

Plus de la moitié des Canadiens (53%) trouvent «exagérée» l'inquiétude de la population au sujet du virus. Les Québécois qui pensent la même chose sont à peu près aussi nombreux (55%).

Autre surprise : la gestion de la pandémie par le gouvernement fédéral est davantage appréciée au Québec qu'ailleurs au pays. En effet, 44% des Québécois estiment qu'Ottawa gère la crise convenablement, comparativement à seulement 36% en Alberta et en Ontario.

La marge d'erreur du sondage est de 1,7 point de pourcentage à l'échelle nationale, et d'environ 3 points pour le Québec.