Les bombes artisanales ont fait de nouvelles victimes dimanche en Afghanistan. Deux soldats québécois sont morts et cinq militaires ont été blessés lorsque leur véhicule blindé a roulé sur un de ces engins près de Kandahar. Trois travailleurs de l'information de Radio-Canada, qui voyageaient avec le convoi militaire, s'en sont tirés indemnes.

C'est vers midi (heure locale) que le véhicule du caporal Jean-François Drouin et du Major Yannick Pépin a été renversé par l'explosion. Les militaires circulaient sur une route fréquemment empruntée par les patrouilles des Forces armées canadiennes.Les deux victimes servaient comme ingénieurs de combat dans le Royal 22e Régiment, basé à Valcartier. Leur mort porte à 129 le bilan des militaires canadiens tombés en Afghanistan depuis 2002, et à 23 le nombre de Québécois morts au combat.

Selon le lieutenant-colonel Jocelyn Paul, basé en Afghanistan, leur mort rappelle les dangers qui guettent les troupes au quotidien dans le sud du pays.

«Hier [dimanche], nous avons vécu des moments excessivement difficiles. Nous avons tous versé quelques larmes», a-t-il confié au reporter québécois Jean-François Bélanger, qui se déplaçait avec le convoi. Ce qui est arrivé «témoigne du manque de ressources dont nous disposons dans le sud de l'Afghanistan.»

À son avis, il faut déployer davantage de troupes et d'ingénieurs pour désamorcer les engins explosifs et ainsi rendre la zone sécuritaire. Rappelons qu'au moins 74 soldats de la coalition sont morts dans ce pays en juillet seulement. Par ailleurs, 23 militaires basés à Valcartier ont péri en sol afghan depuis le début du conflit.

Les dépouilles de Yannick Pépin, âgé de 36 ans et père de deux enfants, ainsi que de Jean-François Drouin, 31 ans, ont été portées devant une haie d'honneur d'un millier de soldats hier matin à l'aéroport de Kandahar.

Lors de la cérémonie, le soldat Rock Lacroix a parlé du major Pépin comme d'un homme à la «compassion remarquable» qui possédait de grandes valeurs humaines. Quant au caporal Drouin, il a été qualifié de «bon vivant».

Au terme de la cérémonie, leurs corps ont été placés à l'intérieur d'un Hercules C-130. L'avion se posera cette semaine à la base militaire de Trenton, en Ontario.

On ne craint pas pour la vie des cinq soldats blessés. Le journaliste Jean-François Bélanger, le réalisateur Bruno Bonamigo et le caméraman Sylvain Castonguay ont pu capter des images de l'opération de sauvetage, qu'ils ont qualifiée de «professionnelle» et «héroïque».