Au quatrième jour des audiences pour déterminer la peine à imposer à Omar Khadr, qui a plaidé coupable lundi à des accusations de crimes de guerre, la défense a fait admettre en preuve une lettre qui raconte les mauvais traitements subis par le jeune détenu canadien peu après sa capture en Afghanistan.

Un des premiers interrogateurs à avoir tenté de soutirer des aveux à Omar Khadr, Joshua Claus, lui avait raconté l'histoire d'un «jeune afghan» qui, parce qu'il refusait de coopérer avec les militaires, avait été envoyé dans une prison aux États-Unis, violé dans la douche par «quatre gros hommes noirs» et est «probablement» mort de ses blessures.

«Toute cette histoire m'a fait très peur», a écrit Omar Khadr, dans une lettre lue en cour vendredi matin par son avocat militaire, le lieutenant-colonel Jon Jackson.

La défense avait toujours argué que les aveux faits par Omar Khadr à la suite de cette «menace» devaient être rejetés puisque faits sous une certaine forme de contrainte.

N'ayant pas réussi à faire admettre ces éléments aux audiences sur sentence, la défense a trouvé le moyen d'en informer tout de même le jury en lisant cette lettre signée par le détenu.

«Ça n'excuse pas ce que j'ai fait. Mais je voulais que vous sachiez ce qui m'est arrivé à Bagram», a écrit le jeune Khadr, aujourd'hui âgé de 24 ans, mais qui en avait 15 à l'époque.

Joshua Claus a par la suite été accusé et reconnu coupable de mauvais traitements de prisonniers à la prison de Bagram, mais pas spécifiquement dans le cas d'Omar Khadr.

Les audiences pour l'établissement de la peine de prison à imposer au prisonnier se sont terminées vendredi matin avec la lecture de cette lettre. Les plaidoyers finaux se dérouleront samedi matin et le jury débutera par la suite ses délibérations.